Elections mi-mandat 2026: Elon Musk affiche ses ambitions

Elections mi-mandat 2026: Elon Musk affiche ses ambitions


Partager cet article

En rupture avec Donald Trump et les deux grands partis traditionnels, Elon Musk a annoncé la création du Parti de l’Amérique pour les élections de mi-mandat de 2026. Inspiré par la stratégie militaire antique, le général thébain Épaminondas, Elon Musk, l’ancien numéro du « département de l’efficacité gouvernementale » (DOGE) veut frapper fort. Derrière cette annonce, le milliardaire provocateur veut « restaurer la liberté » face à un système qu’il juge « corrompu ». Mais Musk pourra-t-il vraiment faire trembler Washington ?En tout cas, Donald Trump a déjà menacé de couper toutes les subventions liées aux entreprises du patron de Tesla et SpaceX.

Longtemps perçu comme un allié fidèle de Donald Trump, Elon Musk a récemment surpris en rompant brutalement avec le président républicain. Après avoir multiplié les signes de loyauté – allant jusqu’à le qualifier de « roi » et à porter une casquette “Trump avait raison sur tout” – le patron de Tesla, SpaceX et du réseau social X a changé de cap. L’objet de cette rupture : le projet de loi budgétaire One Big Beautiful Bill Act, signé par Trump, que Musk a qualifié « d’abomination répugnante ». C’est dans ce contexte, qu’Elon Musk a annoncé la création d’un nouveau parti politique et de son désir de « mettre fin au système unipartite ». Mais il a aussi révélé son plan de financer les candidats prêts à défier les élus républicains ayant fait adopter le projet de loi de Trump en 2026.

Elon Musk et son plan pour 2026

Elon Musk a annoncé samedi la création de « parti de l’Amérique » ou « America party » après avoir demandé l’avis d’environ 1,2 millions d’abonnés sur son compte. « Par un facteur de 2 contre 1, vous voulez un nouveau parti politique, et vous l’aurez ! », a-t-il déclaré.

« Lorsqu’il s’agit de ruiner notre pays par le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, pas dans une démocratie. Aujourd’hui, le parti de l’Amérique est créé pour vous rendre votre liberté »

, a ajouté le patron de Tesla.

L’ancien allié de Donald Trump a ensuite annoncé qu’il est prêt à soutenir financièrement les candidats prêts à défier les élus républicains qui ont fait adopter le projet de loi budgétaire « One Big Beautiful Act » en 2026.

Une stratégie inspirée de l’Antiquité mais un pari risqué

Elon Musk ne se contente pas de dénoncer : il propose un plan d’action concret, empruntant à la tactique du général thébain Épaminondas, un général et homme d’Etat thébain(mort en 362 avant J.-C.) célèbre pour avoir vaincu les Spartiates à Leuctres. Il s’est illustré en concentrant ses forces sur un point précis du champ de bataille.

Dans une série de messages publiés sur X, Musk a expliqué vouloir appliquer cette logique à la politique américaine : concentrer ses ressources sur 2 ou 3 sièges au Sénat et 8 à 10 circonscriptions à la Chambre des représentants. Avec des majorités étroites dans les deux chambres, il suffirait de faire basculer quelques sièges pour avoir un poids décisif dans les décisions législatives. Il a déclaré sur X:

La façon dont nous allons briser le système unipartite, c’est en utilisant une variante de la façon dont Epaminondas a brisé le mythe de l’invincibilité des Spartiates à Leuctres : une force extrêmement concentrée à un endroit précis du champ de bataille », a écrit le magnat de la technologie sur X.

Musk veut perturber la mécanique partisane classique sans nécessairement obtenir une majorité, mais en influençant les lois les plus contestées.

Cependant, avec cette nouvelle aventure politique, le milliardaire fantasque prend un risque considérable. S’engager dans un projet partisan pourrait nuire à ses relations avec le président Donald Trump d’autant plus que ses entreprises dépendent fortement des marchés publics, notamment SpaceX et Tesla .

Et si l’argent n’est pas un problème pour Musk, les obstacles légaux, institutionnels et symboliques sont réels. À ce jour, le Parti de l’Amérique n’a pas encore été enregistré auprès de la Commission électorale fédérale, même s’il le sera dès que les seuils de financement et de dépenses seront franchis.

L’initiative rappelle celle de Ross Perot, autre milliardaire texan et ancien candidat à la présidentielle, qui avait fondé le Reform Party dans les années 1990. En dénonçant la dette et les abus des grands partis, Perot avait recueilli 18,9 % des voix à l’élection présidentielle de 1992. Mais son mouvement s’était rapidement essoufflé. Elon Musk, lui, ne pourra jamais se présenter à la présidence, étant né en Afrique du Sud. Il ne pourra donc jouer qu’un rôle d’influenceur ou de mécène. Son parti pourrait certes troubler les équilibres électoraux dans certaines circonscriptions, mais il lui sera difficile d’attirer en masse les électeurs des deux grands partis.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Bobigny: quand la police viole la loi et la République se tait

Bobigny: quand la police viole la loi et la République se tait

Deux policiers, accusés de viol sur une femme retenue au dépôt du tribunal de Bobigny, ont été mis en examen après la découverte d’une vidéo accablante. Ce scandale illustre une fois encore l’impunité d’une institution policière en roue libre, couverte par le pouvoir politique. Les faits sont d’une gravité inouïe. Deux policiers, âgés de 35 et 23 ans, sont soupçonnés d’avoir violé une femme de 26 ans dans une geôle du tribunal de Bobigny. L’affaire aurait pu être étouffée, comme tant d’autres,


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

La censure qui vient : enfin l’électrochoc salutaire pour une France avachie !

La censure qui vient : enfin l’électrochoc salutaire pour une France avachie !

La probabilité que le gouvernement de Sébastien Lecornu soit censuré cette semaine (du 3 au 9 novembre 2025) est désormais élevée. Le contexte politique est extrêmement tendu alors que l'Assemblée nationale aborde des votes cruciaux sur le budget 2026, dans une configuration de majorité relative très fragile. Le Premier ministre a lui-même reconnu la précarité de la situation le 1er novembre, déclarant que son gouvernement pouvait « chuter à n'importe quel moment » sur le budget. L’édifice


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Guide opérationnel pour une épargne en "Barbell Strategy" : placer 100.000€ en anti-fragile !

Guide opérationnel pour une épargne en "Barbell Strategy" : placer 100.000€ en anti-fragile !

Aujourd'hui, le Courrier des Stratèges vous propose un Guide opérationnel pour placer 100.000€ en Barbell Strategy. Nous vous proposons un "portefeuille" qui sera mis à jour tous les mois. Vous pourrez ainsi suivre régulièrement les performances de ces placements. Dans un monde financier caractérisé par une complexité croissante et des chocs imprévisibles, les modèles traditionnels de gestion de portefeuille, fondés sur la diversification et l'optimisation du couple rendement/risque, montrent l


Rédaction

Rédaction

Le point complet sur la folie fiscale de l'Assemblée Nationale, par Elise Rochefort

Le point complet sur la folie fiscale de l'Assemblée Nationale, par Elise Rochefort

Cet article analyse les amendements adoptés par l'Assemblée nationale en séance publique sur la première partie du PLF 2026, en date du 31 octobre 2025. Le processus législatif étant en cours, avec un vote solennel prévu le 4 novembre 2025, le texte final est susceptible d'évoluer. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 a été présenté par le Gouvernement dans un contexte macroéconomique et budgétaire particulièrement contraint. Les prévisions tablent sur une croissance modérée à +1,0% en


courrier-strateges

courrier-strateges