Donald Trump, une « menace » pire que le Covid-19, alerte la BCE

Donald Trump, une « menace » pire que le Covid-19, alerte la BCE

Donald Trump, figure politique clivante outre-Atlantique, cristallise les critiques des élites européennes et inquiète les institutions économiques de la caste européenne. Sans surprise, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Luis de Guindos, estime que les politiques du président américain génèrent une incertitude économique plus forte que pendant la crise du COVID. Entre risques de guerre commerciale, repli multilatéral et stagnation de la consommation, pour Luis de Guindos, interrogé par le Sunday Times, « la nouvelle administration américaine n’est pas très ouverte à la poursuite du multilatéralisme, ce qui est une source majeure d’incertitude ».

Luis de Guindos, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré au Sunday Times que les politiques de l’administration Trump engendrent plus d’incertitude pour l’économique que la pandémie du Covid-19. Cette défiance s’est accentuée avec les récentes annonces de droits de douane ciblés, qualifiés de « bombe à retardement » par Christine Lagarde. Plusieurs décideurs de la BCE redoutent qu’une escalade des mesures protectionnistes ne pèse sur la croissance mondiale, déjà fragilisée par les conflits géopolitiques.

Les politiques de Trump ont un impact négatif sur l’économie

Lors d’une interview accordée au Sunday Times, le vice-président de la BCE a exprimé son inquiétude quant à l’impact des politiques du président américain Donald Trump sur l’économie.

« Nous devons tenir compte de l’incertitude du contexte actuel, qui est encore plus grande que pendant la pandémie »,

a-t-il indiqué.

Selon  Guindos, l’administration Trump n’est plus ouverte à « la coopération entre les juridictions et la recherche de solutions communes à des problèmes communs ». Un tel changement est devenu une « source majeure d’incertitude ». Selon le numéro 2 de Christine Lagarde, la menace de droits de douane américains et les représailles commerciales rendent «la situation actuelle très volatile».

Une incertitude économique « pire qu’en période Covid »

Selon la BCE, l’environnement économique actuel est marqué par une incertitude supérieure à celle de la pandémie. Si la crise sanitaire était un choc exogène, les tensions géopolitiques et les revirements politiques actuels sont perçus comme des risques structurels durables.Selon plusieurs responsables de la BCE, une guerre commerciale et un conflit géopolitique plus large sont en préparation

  • Croissance atone en zone euro : Les prévisions de la BCE tablent sur une croissance de seulement 0,9 % en 2024, malgré une inflation en baisse (visant 2 % fin 2024), des salaires réels en hausse et des taux d’intérêt plus favorables.
  • Consommation en berne : « Les consommateurs ne réagissent pas aux améliorations à court terme. Ils anticipent un avenir assombri par les risques de guerre commerciale ou de conflits géopolitiques », explique Guindos.

Face à la remise en cause de l’engagement militaire américain auprès de ses alliés, selon la BCE, les plans de dépenses militaires européennes pourraient offrir un ballon d’oxygène. Guindos y voit « une décision dans la bonne direction », potentiellement bénéfique pour la croissance, avec un « impact limité sur l’inflation ». Toutefois, ces investissements restent insuffisants pour contrebalancer les effets d’un éventuel conflit commercial transatlantique.