Défense: Lecornu affirme que "si l'armée est sous équipée, c'est la faute au Parlement"

Défense: Lecornu affirme que "si l'armée est sous équipée, c'est la faute au Parlement"


Partager cet article

Lors de son audition au Sénat le 1er juillet dernier, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a tenté de rassurer sur la trajectoire de la loi de programmation militaire. Tout en affirmant que les retards passés ont été rattrapés.Dernièrement, interviewé par LCI, le ministre a pointé du doigt la responsabilité du Parlement en cas de blocage budgétaire, laissant planer une controverse politique sur le financement de la défense. Avec le vote de confiance qui aura lieu le 8 septembre, le message est clair: le gouvernement rejette la faute des retards dans les crédits de défense sur les parlementaires.

Le 1er juillet dernier, Sébastien Lecornu était entendu par les sénateurs afin de dresser un état des lieux des moyens militaires français. Conscient des inquiétudes face aux retards dans la livraison d’équipements, il a voulu se montrer optimiste. Selon lui, les commandes ont été « largement rattrapées », et les industriels de la défense peuvent compter sur la continuité des engagements financiers prévus par la loi de programmation militaire (LPM). Le ministre a souligné que son ministère serait « épargné » par le nouvel effort budgétaire annoncé fin juin, preuve selon lui de la priorité accordée à la défense dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques croissantes.

Le Parlement, bouc émissaire des retards?

Dans une interview sur LCI, Lecornu a néanmoins mis en garde : en cas de censure du gouvernement, les crédits pourraient se retrouver bloqués, retardant de nouvelles commandes pour le complexe militaro-industriel. En d’autres termes, si l’armée manquait d’équipements, la faute incomberait au Parlement, accusé de paralyser la mécanique budgétaire.

Cette déclaration déplace le débat : alors que les armées dénoncent depuis des années des sous-investissements chroniques, le gouvernement cherche à faire porter la responsabilité d’éventuels retards sur les oppositions parlementaires. Un argument qui, pour ses détracteurs, ressemble à une manière de se défausser plutôt qu’à une réelle autocritique de la gestion passée.

Entre gestion budgétaire et bras de fer politique

En attribuant aux parlementaires une responsabilité directe dans la bonne marche des livraisons militaires, le ministre fait fi de transformer une question technique en enjeu politique. Il met ainsi en garde contre les conséquences d’une éventuelle censure, tout en réaffirmant l’image d’un gouvernement garant de la sécurité nationale.

Beaucoup y voient un chantage budgétaire et une tentative de détourner l’attention des faiblesses structurelles de l’industrie de défense française, confrontée à des délais de production et des difficultés d’approvisionnement en matières premières.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Brigitte, Jean‑Michel et le « pouvoir profond » : jusqu'où peut-on aller pour attaquer Macron ?

Brigitte, Jean‑Michel et le « pouvoir profond » : jusqu'où peut-on aller pour attaquer Macron ?

Il y a des scandales qui éclairent le pouvoir, et d’autres qui éclairent surtout… ceux qui les propulsent. L’affaire « Brigitte / Jean-Michel Trogneux » appartient de plus en plus à la seconde catégorie. Qu’on se méfie de Macron, de son parcours, de ses réseaux, de son mépris affiché pour les Français, c’est une chose. Qu’on avale sans broncher, et même avec la hargne véhémente du prosélyte, des scénarios invraisemblables sur sa femme transgenre, son beau-frère devenu son épouse, ou son suppo


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Faut-il sacrifier nos enfants pour sauver le régime corrompu de Zelinsky ? par Thibault de Varenne

Faut-il sacrifier nos enfants pour sauver le régime corrompu de Zelinsky ? par Thibault de Varenne

À Paris, dans une atmosphère de fin de règne, le Président Macron rappelle son soutien à Vladimir Zelensky, "président" ukrainien. Le chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, prononce devant les maires de France des mots d'une gravité sépulcrale, nous enjoignant d'« accepter de perdre nos enfants ». À Kiev, presque simultanément, le château de cartes de la « vertu » ukrainienne s'effondre avec la chute d'Andriy Yermak, le véritable maître de l'Ukraine, emporté par un scandale de c


Rédaction

Rédaction

220 ans après, la France pourrait-elle encore gagner une bataille d’Austerlitz ? par Veerle Daens

220 ans après, la France pourrait-elle encore gagner une bataille d’Austerlitz ? par Veerle Daens

Ce matin, en regardant la Dyle par la fenêtre de mon bureau, je cherchais le fameux "Soleil d’Austerlitz". Vous savez, cet astre mythique qui, le 2 décembre 1805, perça le brouillard pour éclairer le plus grand triomphe du Petit Caporal. Mais en regardant vers le sud, vers ce cher voisin français qui fut jadis notre suzerain, je n’ai vu qu’un épais nuage de formulaires Cerfa, de dette publique et de déprime collective. C’est un triste anniversaire, n’est-ce pas ? Il y a 220 ans, la France était


CDS

CDS

Vie privée, technologie et hypocrisie : entre prévention intrusive et "cookies" obligatoires, par Eric Lemaire

Vie privée, technologie et hypocrisie : entre prévention intrusive et "cookies" obligatoires, par Eric Lemaire

En France, les discours sur la vie privée oscillent souvent entre furieuse défense des libertés individuelles et acceptation passive, quotidienne, d’un traçage numérique sans précédent. Cette schizophrénie collective, où l’on réclame la protection des données tout en adoptant massivement des plateformes ultra-intrusives, aboutit à des contradictions vertigineuses — et parfois tragiques. Le cas récent du pont de Saint-Nazaire / barrage entre Saint-Nazaire et Saint-Brévin, où une caméra de préven


Rédaction

Rédaction