Corée du Nord : Rason rouvre au tourisme après 5 ans de fermeture COVID-19

Corée du Nord : Rason rouvre au tourisme après 5 ans de fermeture COVID-19

Cinq ans après sa fermeture en 2020 lors de la crise du COVID-19, la Corée du Nord a rouvert la ville frontalière de Rason, située près de la Chine, selon l’agence de voyages Koryo Tours. Cette réouverture, annoncée avec prudence, marque un pas timide vers la relance d’un secteur touristique ultra-restreint et contrôlé par Pyongyang.

La zone économique spéciale de Rason, située à la frontière avec la Chine et la Russie, est désormais accessible « à compter d’aujourd’hui », a annoncé le voyagiste Young Pioneer Tours sur son site internet. Cette ouverture marque une nouvelle étape dans les efforts du pays pour s’extraire de l’autarcie imposée par la crise sanitaire. Début 2020, les autorités nord-coréennes avaient fermé leurs frontières afin de prévenir la propagation du coronavirus, renforçant par la suite les mesures de sécurité dans le Nord, le long de la frontière chinoise, pour empêcher le retour illégal de leurs propres citoyens.

Une réouverture prudente et encadrée

L’agence Koryo Tours, l’une des rares à organiser des séjours pour étrangers dans le pays, a confirmé l’ouverture officielle de Rason dans un communiqué à ses clients. Cependant, les détails restent flous : itinéraires, tarifs, activités proposées et autorisation des visites privées ou en groupe ne sont pas encore fixés. Rason, zone frontalière isolée et difficile d’accès, figurait déjà parmi les destinations les moins fréquentées du pays avant la pandémie.

Cette réouverture intervient à l’approche du « Jour de l’Étoile brillante » (16 février), célébrant l’anniversaire de Kim Jong Il, père de l’actuel dirigeant Kim Jong Un. Pyongyang profite traditionnellement de ces dates-clés pour organiser des défilés militaires et des événements publics grandioses. Relancer le tourisme à Rason pourrait servir à renvoyer une image de normalité, malgré les sanctions internationales et l’isolement persistant du régime.

Un secteur touristique sous tensions

Avant le COVID-19, la Corée du Nord accueillait environ 5 000 touristes occidentaux par an. Les Américains représentaient 20 % de ce marché jusqu’en 2017, lorsque Washington a interdit les voyages vers le pays après la mort d’Otto Warmbier. Cet étudiant, libéré dans un coma critique après 18 mois de détention, était décédé peu après son rapatriement. Aujourd’hui, même avec la réouverture de Rason, le tourisme reste limité par des enjeux politiques et des restrictions persistantes.

La réouverture de Rason symbolise une tentative de Pyongyang de relancer une activité économique tout en contrôlant étroitement l’accès des étrangers. Si cette initiative pourrait attirer quelques curieux, le tourisme en Corée du Nord restera probablement un secteur marginal, soumis aux impératifs politiques d’un régime totalitaire.