Les grands prêtres de la comptabilité publique, nos "sages" de la Cour des comptes, viennent de publier leur dernier bulletin nécrologique. Ils le nomment poliment une « communication », mais le diagnostic est sans appel : notre système de Sécurité sociale n'est pas "en difficulté". Il est en état de mort clinique, maintenu en vie par une série de mensonges comptables et de ponctions de plus en plus désespérées sur le citoyen.

Le rapport utilise enfin les bons mots : « perte de contrôle » et « impasse de financement préoccupante ». Une "impasse", Mesdames et Messieurs, n'est pas un virage difficile. C'est un mur.
Oubliez les justifications pathétiques sur la conjoncture. Le déficit de 23 milliards d'euros en 2025, un quasi-doublement en deux ans, n'est pas un accident. C'est le résultat inévitable d'un système conçu pour échouer ; un "Ponzi" légal qui s'effondre maintenant que la démographie ne suit plus.
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Je m'abonne maintenantLa grande illusion du « plan 2026 »
Face à ce désastre, l'État nous présente un "plan" pour 2026. Une farce. Un objectif de 17,5 milliards d'euros de déficit que la Cour elle-même qualifie de « fragile ».
Et pour cause. Ce "redressement" repose sur deux piliers : un miracle et un vol.
Le miracle, ce sont des hypothèses de croissance « volontaristes »– lisez : sorties d'un chapeau – et 3,7 milliards d'euros d'économies sur les médicaments, jugées « insuffisamment documentées ». En clair, elles n'existent pas.

Le vol, lui, est bien réel. Sur les 9,0 milliards d'euros d'économies totales, 2,5 milliards proviennent du gel de vos pensions et prestations. Et pour l'Assurance Maladie? 2,3 milliards proviennent du doublement de vos franchises et participations.
Traduction : "l'effort" de l'État pour "sauver" la Sécu, c'est de vous faire payer deux fois. Une première fois avec vos impôts, une seconde fois au comptoir de la pharmacie.

La magie comptable : cacher le cadavre
Là où le rapport devient fascinant, c'est dans l'aveu des tours de passe-passe.
Le tour n°1 : le déficit "déplacé". L'État se vante de "respecter" l'objectif de dépenses maladie (Ondam). Comment ? C'est simple : en ne payant pas les hôpitaux. Par des "annulations de crédits", le gouvernement transfère son déficit directement sur les hôpitaux publics, dont l'ardoise propre atteint le niveau "jamais atteint" de 2,9 milliards. Le déficit n'est pas résolu, il est caché.
Le tour n°2 : le siphonnage d'État. Le plan prévoit 5,1 milliards de "recettes nouvelles". Victoire ? Non. L'État, ce partenaire prédateur, "récupère" immédiatement 3,0 milliards de cette somme pour son propre budget, via un tour de passe-passe sur la TVA. La Cour critique poliment une opération "préjudiciable à la lisibilité". J'appelle cela du racket organisé.


Le diagnostic terminal : l'impasse Acoss/Cades
Mais le cœur du problème, le voici. Le point de non-retour.
Même si toute cette fantaisie se réalisait, le déficit se "stabiliserait" à 17 milliards d'euros par an à partir de 2027. Or, la Cades – l'organisme censé éponger la "dette" – n'a qu'une capacité d'environ 16,4 milliards par an.
Faites le calcul. La dette totale ne baissera plus. Jamais.
Pire, nous avons deux dettes. La "bonne" (la Cades) qui s'amortit, et la "mauvaise" (l'Acoss, la trésorerie) qui explose. C'est comme payer votre prêt immobilier tout en accumulant une dette de carte de crédit dix fois supérieure. Et le plus ironique? Le gouvernement est pris à son propre piège. La loi lui interdit de transférer la nouvelle dette (Acoss) vers l'ancienne (Cades) tant qu'il n'y a pas de "trajectoire crédible de retour à l'équilibre".

Ce rapport le confirme : il n'y en a pas.
La Cour appelle à "renouer avec un pilotage cohérent". Quelle blague. On ne pilote pas un cadavre. On ne "maîtrise" pas une faillite, on la déclare. La "suspension" de la réforme des retraites, financée par une sous-indexation future, n'est que le dernier soubresaut.
Ce système n'est pas réformable. Il est terminé. La seule question qui vaille est de savoir combien de temps nous allons continuer à payer pour cette illusion avant de rendre aux individus la liberté – et la responsabilité – de se protéger eux-mêmes.
      
    
    
  

