Ces racines grecques et russophobes de la France forgées par les Anglais

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Beaucoup de Français attachés à leur pays en sont convaincus : la France est chrétienne, mais avec des racines grecques et latines. Celles-ci définiraient notre identité. Mais de quelles racines parlons-nous ? Le Courrier, qui a passé les fêtes de Pâques en Grèce, en a profité pour interroger ce sujet un peu plus en profondeur, et…

Beaucoup de nos lecteurs le répètent souvent : la France est chrétienne, mais avec des racines grecques et latines. Il s’agit là d’un lieu commun si répandu, qu’il guide même les programmes scolaires. Il est d’usage de traiter l’histoire de la Grèce… antique dès le collège. C’est là notre façon d’aborder nos racines grecques.

Cette réduction de la Grèce ad Antiquitatem, pourrait-on dire, pose quand même quelques questions, car elle consiste, dans les faits, à réduire nos racines au seul siècle de Périclès, en faisant l’impasse sur ce qui existait avant lui (notamment la très riche période mycénienne, puis dorienne), et surtout après lui. On pense ici à la Grèce après l’âge d’or d’Athènes, au déclin – et même à la décadence de celle-ci, mais aussi et surtout à l’épanouissement de la culture byzantine, que les Grecs considèrent comme leur véritable âge d’or.

Curieusement, les racines grecques de la France, enseignées dans nos écoles, font une totale impasse sur les mille ans où Constantinople a brillé, et dont les Grecs contemporains se réclament ouvertement. Disons-le, même : les Grecs d’aujourd’hui se sentent à l’étroit dans les frontières que la « révolution grecque » de 1821 leur a accordées, et la plupart d’entre eux considèrent que leur véritable capitale n’est pas Athènes, mais bien Constantinople, injustement occupée par les Ottomans.

D’où vient alors cette idée très française que la Grèce contemporaine correspond aux frontières que nous connaissons ?

Ne serait-ce pas une adhésion française, avec peu de discernement, à un concept géopolitique forgé par les Britanniques dans les années 1820 pour affaiblir la Turquie, mais éviter la reconstitution d’un ensemble orthodoxe sur le Bosphore, qui faciliterait l’accès de la Russie à la Méditerranée ?

Il nous paraissait important de rappeler quelques points historiques sur ce sujet.


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