Caraïbes : la « réserve » coloniale anglo-saxonne est en passe de s’effondrer, par Alexeï Baliev

Caraïbes : la « réserve » coloniale anglo-saxonne est en passe de s’effondrer, par Alexeï Baliev

Les vestiges d’une forme de colonialisme de la Grande-Bretagne subsistent à travers l’appartenance de cinquante-six pays au Commonwealth, une organisation internationale placée curieusement sous la tutelle du Roi d’Angleterre. Ainsi que le souligne Virginie Roiron, experte dans ce domaine : « depuis l’accession au trône de Charles III, certaines monarchies sont en effet agitées par des velléités républicaines, cherchant à se distancier avec ce passé colonial ». Car le Commonwealth perpétue une sorte de réminiscence de l’ex-Empire britannique, qui s’est modifié en passant du contrôle et de la domination en des zones d’influence et d’interdépendance. Mais ainsi que le souligne la spécialiste, les choses semblent évoluer vers une nette distanciation. C’est le cas de la Jamaïque, qui était une colonie britannique de 1670 à 1962, date à laquelle l’île a accédé à son indépendance sous l’impulsion des mouvements nationalistes. Elle est devenue un « dominion », c’est-à-dire territoire qui peut gérer lui-même ses finances, son commerce, sa politique intérieure, hormis quelques « règles éthiques de base » imposées par l’Empire britannique, mais pas sa politique internationale. Il a le droit de disposer d’une force armée, qui rapporte cependant, en dernier lieu, à celle de l’Empire.