Nvidia, qui est devenu le diapason de la finance mondiale, a publié des résultats au-dessus des attentes, ce qui dope les marchés aujourd'hui. Faut-il en déduire qu'une mer d'huile boursière se prépare ?

Il y a des moments où Wall Street ressemble moins à une bourse d'échange qu'à un casino attendant que la bille s'arrête sur le rouge ou le noir. Ce mercredi 19 novembre 2025 était l'un de ces moments. Toute la planète finance avait les yeux rivés sur Santa Clara et sur les lèvres de Jensen Huang, le patron de Nvidia.
La question qui brûlait toutes les lèvres n'était pas de savoir si l'entreprise allait faire des bénéfices, mais si elle allait sauver le marché d'une crise de nerfs. Le verdict est tombé, implacable : avec 57 milliards de dollars de chiffre d'affaires trimestriel (+62 % sur un an), Nvidia n'a pas seulement battu les attentes, elle a repoussé l'échéance du jugement dernier pour la "bulle" IA.
Mais ne nous y trompons pas. Si le champagne coule encore à flots pour les actionnaires, une analyse froide des chiffres nous oblige à quantifier le risque qui plane toujours. Voici ce qu'il faut retenir une fois la poussière retombée.

Le mythe de la bulle immédiate : risque < 15 %
Commençons par tordre le cou à la rumeur du moment : non, la bulle ne va pas éclater demain matin. J'estime la probabilité d'un effondrement systémique du secteur (type an 2000) dans les trois prochains mois à moins de 15 %.
