11e train de sanctions : suite de l’eurocroisade contre la réalité, par Modeste Schwartz

11e train de sanctions : suite de l’eurocroisade contre la réalité, par Modeste Schwartz

« Business as usual », pourrait-on conclure après lecture du détail de cette 11e couche de gesticulations auto-sanctionnantes de l’Eurogoulag « contre la Russie ». Dans le monde réel, en effet, ce « durcissement » passera aussi inaperçu que ceux de Darmanin « contre l’immigration ». Pourtant, certains détails donnent à penser que le délire idéologique des eurocrates s’aggrave.


Pour quiconque lit ce texte avec les yeux de l’économiste ou du stratège militaire, il est encore plus vide que les précédents : sans aggraver de beaucoup l’impact (comprendre : l’impact sur l’Europe) des sanctions existantes, il punit encore moins sa cible déclarée (la Russie).

L’oléoduc Droujba continuera à acheminer vers l’UE du pétrole, bien entendu kazakh (LOL). Il est vrai que, sans le diesel raffiné en Hongrie à partir de ce pétrole, le pianiste de Kiev n’aurait plus de carburant de tank pour poursuivre l’extermination militairement inutile des jeunes ukrainiens – et que les pays « démocratisés » sont tout de même plus facile à « reconstruire » que les pays encore peuplés d’autochtones.

Quant aux mesures anti-contournement (d’ailleurs incitatives « pour l’instant »), elles concernent 3 pays – manque de bol, ce sont des dizaines de pays (à vrai dire : le plus gros de l’humanité, hors UE/OTAN) qui contournent ces « sanctions » apparemment absurdes – sauf du point de vue du Green Deal, bien sûr.

Ces « russes » sanctionnés qui… nous ressemblent tant

Dans un registre plus politique, les mauvaises langues feront remarquer que l’UE continue à ne pas sanctionner la famille Prigojine. Détail, à vrai dire, moins surprenant aujourd’hui – maintenant qu’une partie des bienpensants a réinterprété en héros de la démocratie l’ancien boucher de Bakhmout – qu’il ne l’était jusqu’à la semaine dernière…

L’aspect le plus inquiétant, néanmoins, c’est l’adoption de sanctions (elles aussi symboliques, certes, à l’âge des VPN) contre les médias russes Katehon et Tsargrad. L’un et l’autre donnent souvent la parole à Alexandre Douguine – qui, pendant la tentative de putsch, a d’ailleurs soutenu Prigojine !

Mais surtout : en sanctionnant ces médias, qui – à la différence des organes de propagande du Kremlin visés jusqu’ici (comme Russia Today) – sont la voix de l’opposition de droite au régime de V. Poutine (par exemple en matière de Great Reset et de covidisme), l’UE montre bien qu’elle combat beaucoup moins le mondialiste/multilatéraliste Poutine que… les critiques de Davos.