Voulez-vous savoir ce dont le gouvernement français ne vous parle pas: les coupures d'électricité de l'hiver prochain? Pendant que notre minuscule président continue à faire la mouche du coche diplomatique, nos voisins suisses ont commencé, eux, à imaginer à quoi ressemblerait l'adaptation aux pénuries d'énergie qui découleront inévitablement de la guerre d'Ukraine pour tous les pays d'Europe embarqués dans un régime de sanctions de la Russie. Informons-nous donc dans un pays démocratique situé à notre porte.

La Suisse doit s’attendre, dans le pire des cas, à des coupures temporaires d’électricité dans certaines régions cet hiver, selon le plus haut responsable de la surveillance de l’électricité, Werner Luginbühl, explique le très sérieux journal Le Temps, qui cite son non moins sérieux confrère la Neue Zürcher Zeitung. Des mesures sont donc nécessaires, a prévenu le président de la Commission fédérale de l’électricité (ElCom) dans la NZZ am Sonntag. Il accuse les milieux politiques de n’avoir pas «pris au sérieux» les avertissements de la Commission Fédérale.
(Manque d’) anticipation:
Aucune agressivité mais ce n’est pas seulement la Russie, c’est la France aussi qui est mise en cause!
« En 2021, près de 60% de l’électricité importée en Suisse venait de France. Mais cette année, alors que la moitié de son parc nucléaire est actuellement à l’arrêt pour des raisons techniques, elle pourrait bien ne plus être en mesure de nous livrer du courant. La situation est aussi tendue en Allemagne, en raison du manque de gaz russe, et partout en Europe, notamment parce que la Russie menace de couper complètement le robinet du gaz cet hiver. Et l’échec, l’année dernière, de l’accord-cadre avec l’Union européenne complique encore la situation ».
Werner Luginbühl est lui aussi on ne peut plus explicite: «La situation de ces derniers mois a montré que nous devons aborder le thème de la sécurité d’approvisionnement de manière beaucoup plus résolue et déterminée».
« Le risque existe que l’Europe se retrouve dans une situation de pénurie d’électricité et de gaz à grande échelle, ce qui signifierait également que la France – habituellement un fournisseur principal – disparaîtrait en tant que source d’électricité en hiver« .
Des coupures d’électricité pour les ménages sont-elles possibles?
La question est posée et reposée, dans un débat où les Suisses ne se cachent pas derrière leur petit doigt:
« En dernier recours, la réponse est oui. Il s’agirait de la mesure la plus drastique prise par le Conseil fédéral en cas d’échec des incitations et des premières mesures d’économie ciblées sur les installations non nécessaires puis sur les gros clients. Elle prévoit des délestages cycliques sur l’entier du territoire national.
Dans pareil cas, sur ordre des autorités, les opérateurs électriques devront couper le courant durant quatre heures sur l’ensemble du pays toutes les huit heures, y compris pour les ménages. Seules certaines infrastructures considérées comme essentielles seraient épargnées: les hôpitaux, les services de secours et de sécurité, les systèmes d’approvisionnement en eau ou l’émission d’ondes radio et télévisuelles« .
On est en Suisse; donc rien ne sera fait de manière centralisée ni par décrets lancés depuis chez Jupiter:
« Des discussions ont actuellement cours pour définir les prestations qui doivent être absolument garanties pour la population. Mais certaines compétences restent du ressort des cantons et ce délestage ne serait donc pas uniforme sur tout le territoire« .
Ainsi a-t-on déjà proposé, si coupures il devait y avoir à Genève et à Lausanne, de les faire en alternance.
Début du chaos dans l’Union Européenne?
On est finalement rassuré d’apprendre par un journal suisse francophone tout ce qui ne va pas chez nous.
Pendant ce temps, Emmanuel Macron joue une nouvelle fois les mouches du coche diplomatiques en demandant à la Russie de se retirer de la centrale nucléaire de Zaporojie. Notre petit timonier est logique: il veut qu’encore moins d’Européens aient de l’électricité!
Ce matin 17 août, on apprend un premier résultat évident des prouesses de nos gouvernants:le producteur d’aluminium Slovalco informe ne plus pouvoir assumer les prix de l’énergie et cesser sa production, recommandant à ses clients d’aller s’approvisionner désormais…en Russie.
En Allemagne, on commence à parler ouvertement de la hausse très prochaine des factures d’électricité.
En Grande-Bretagne, l’inflation est maintenant solidement installée au-dessus de 10%.
Voilà quelque avant-goût de l’automne.
On se consolera provisoirement en constatant le solide bon sens du gouvernement hongrois:
The 🇭🇺 govt is doing its utmost to secure Hungary’s energy supply, which is reflected in the results: gas volume in HU’s storage facilities reached 3.25 bln cubic meters by August 1, equivalent to 82% of the annual residential consumption and far exceeding the EU requirement. pic.twitter.com/8YQ4T5XlGR
— Balázs Orbán (@BalazsOrban_HU) August 17, 2022
Balazs Orban, directeur des affaires politiques auprès du Premier ministre, dont il est l’homonyme, se réjouit des capacités de son pays à sécuriser ses approvisionnements énergétiques: « Le gouvernement hongrois fait tout son possible pour sécuriser l’approvisionnement énergétique de la Hongrie, ce qui se reflète dans les résultats : le volume de gaz dans les installations de stockage de HU a atteint 3,25 milliards de mètres cubes au 1er août, ce qui équivaut à 82 % de la consommation résidentielle annuelle et dépasse largement les exigences de l’UE« .
 
    
     
   
       
       
       
      