A l’issue du Conseil des ministres du 13 octobre 2021, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé que le pass sanitaire pourrait être prolongé jusqu’au 31 juillet 2022. Bien entendu, il faut encore que le texte soit voté par le Parlement. Cependant, les textes liés à un état d'urgence sanitaires ont jusqu'ici été seulement remaniés à la marge par les deux assemblées. Le pays vit depuis maintenant dix-neuf mois dans une négation permanente de l'état de droit.

Le pass sanitaire maintenu jusqu’à l’été prochain
Alors que le pass sanitaire était censé prendre fin le 15 novembre prochain, le gouvernement a décidé de demander le maintien du dispositif jusqu’au 31 juillet 2022. Pour justifier ce projet de loi, le gouvernement invoque la recrudescence des nouveaux cas d’infection suite à la baisse des températures et la propagation du variant Delta.
Selon Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement,
le pass sanitaire devrait être prolongé, dans le but de mieux réguler le fonctionnement des établissements qui accueillent du public et de limiter ainsi les risques de contamination dans ces endroits.
Dans une interview, le Pr Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, a déclaré: «On avait observé la même accalmie fin septembre 2020, avant un coup de froid qui avait déclenché la deuxième vague en France et dans les pays voisins». Pourtant, le Professeur Fontanet semble ne pas tenir compte du fait que deux tiers des Français sont complètement vaccinés. Ou bien le vaccin n’est-il pas la panacée annoncée ?
Mais à quoi sert la vaccination?
Toute la communication gouvernementale, en fait, révèle le décalage entre le discours plein de certitudes sur les vaccins et l’angoisse du gouvernement qu’apparaissent les limites de la stratégie vaccinale. Le texte de loi sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire ne se contente pas de proposer la prolongation du pass. Il demande aussi une autorisation pour le gouvernement de publication (sans contrôle) de « décrets pour un état d’urgence sanitaire pour trente jours ».
Questionné à ce sujet, le porte-parole du gouvernement a déclaré que le taux d’incidence est actuellement supérieur au seuil d’alerte de 50. Le nombre de nouveaux cas de contamination enregistrés dans 18 départements s’élève à environ 4.000.
En dévoilant ces données, Gabriel Attal a tenu à rappeler que la situation est encore critique et que le risque de reprise épidémique est encore à craindre, d’autant plus que les conditions à la propagation du virus sont optimales pendant la saison froide. Mais alors à quoi sert la vaccination?
Et n’a-t-on pas toutes les raisons de se méfier quand on entend le même porte-parole du gouvernement affirmer que le retour à l’état d’urgence sanitaire n’est en aucun cas prévu pour le moment? On peut s’attendre à tout de la part d’un gouvernement qui, d’une part, ne croit pas à l’efficacité de la stratégie vaccinale qu’il impose; et, d’autre part, veut faire voter une prolongation de l’état d’urgense sanitaire au-delà de sa propre date de péremption: les élections présidentielles d’avril 2022.