Une étude établit le lien entre maladie cutanée et vaccins anti-COVID

Une étude établit le lien entre maladie cutanée et vaccins anti-COVID

Les effets indésirables des vaccins contre le COVID-19 deviennent de plus en plus difficiles à dissimuler. Une étude publiée sur le Journal de virologie a révélé l’existence d’un lien entre un cas de plasmocytose et la vaccination contre le Covid-19. Selon l’étude, cette maladie cutanée rare pourrait donc faire partie des effets indésirables des vaccins contre le Covid-19. Notons que le patient a développé des nodules rouges de forme ovale après la réception de la première dose du vaccin inactivé CoronaVac. Les lésions ont disparu après une infection par le SRAS-CoV-2.

Un homme de 50 ans a développé des nodules cutanés nécrosants après deux doses du vaccin CoronaVac, révélant une plasmacytose cutanée (PC). La PC, trouble bénin mais chronique, est caractérisée par une prolifération de plasmocytes dans la peau, souvent associée à une hypergammaglobulinémie. Si sa cause reste inconnue, ce cas suggère un déclencheur vaccinal via une réponse immunitaire.Ce premier cas associé à un vaccin inactivé contre la COVID-19 soulève des questions sur les réponses immunitaires cutanées et offre des pistes pour la recherche.

Un cas de plasmacytose cutanée  lié à la vaccination

Quatre jours après sa première dose de CoronaVac (février 2021), un patient développe des papules et nodules nécrosants sur le tronc, initialement diagnostiqués comme une folliculite. Les lésions régressent partiellement sous corticoïdes, mais récidivent après la seconde dose (mars 2021). En novembre 2023, une infection au SARS-CoV-2 entraîne une rémission spontanée des lésions, toujours maintenue en 2025.

Les examens histologiques ont révélé une infiltration de plasmocytes matures dans le derme, sans clonalité (absence de réarrangement des gènes IgH ou TCRG), écartant un lymphome. La dermoscopie a mis en évidence des vaisseaux sanguins radiants et des zones nécrotiques centrales, atypiques pour une folliculite classique.

Le patient n’a ressenti aucune douleur ni démangeaison malgré la présence des lésions. Aucun autre symptôme comme la fièvre ou les douleurs musculaires n’a été détecté avant l’apparition des nodules. Lors d’une consultation à l’hôpital donc, le diagnostic du médecin a révélé « une folliculite » et une « dermatite par piqûre d’insecte ». L’homme de 50 ans a reçu un traitement par amoxicilline et doxycycline qui n’a pas marché.

Le patient a de nouveau consulté un médecine dans une clinique. Il avait l’air en bonne santé et ne présentait aucun trouble particulier. C’est grâce à une biopsie cutanée qu’on a découvert qu’il souffrait de PC. Il a été traité avec du prednisone orale à 30mg/j. Au bout de deux semaines, les lésions se sont améliorées. Mais le patient a reçu sa seconde dose de vaccin. Quinze jours plus tard, les nodules sont réapparus sur sa peau. Mais il n’a pas consulté un médecin. Pendant deux ans donc, les lésions cutanées n’ont connu aucune amélioration.

Puis, Les symptômes comme les douleurs musculaires, la fièvre et l’enrouement de la voix et la toux ont disparu.

Les vaccins activent les cellules présentatrices d’antigènes, stimulant la prolifération des lymphocytes B et leur différenciation en plasmocytes. L’interleukine-6 (IL-6), clé dans la maturation des plasmocytes, pourrait jouer un rôle central.

Il a été testé positif au Covid-19 et comme traitement, il a reçu trois doses de gélules d’ibuprofène à libération prolongée et une dose de comprimés d’acétaminophène. Fait intrigant : l’infection ultérieure au SARS-CoV-2 a induit une rémission, peut-être via une immunomodulation (rôle des lymphocytes T régulateurs ou de métabolites microbiens). Un mois plus tard, les nodules sur sa peau ont également commencé à disparaître de façon spontanée. Le patient ne présente aucune récidive jusqu’à ce jour. Notons qu’il a été suivi sur une durée de 4 ans.

Lien vaccin-PC : une piste immunologique complexe

Une recherche menée sur PubMed sur la période du 1er mars 2020 au 30 novembre 2024 a révélé que le vaccin inactivé contre le Covid-19 pourrait provoquer des effets indésirables cutanés, hormis les réactions au point d’injection. On cite entre autres l’urticaire, l’œdème de Quincke, les éruptions cutanées purpuriques, l’érythème polymorphe, le vitiligo et la pelade.

Cette nouvelle étude révèle que le vaccin inactivé contre le Covid-19 peut causer la PC. Puisqu’il n’y avait pas d’éruption cutanée au site de vaccination, les chercheurs estiment que le trouble n’est pas lié à l’adjuvant du vaccin. Il pourrait s’agir d’une réponse immunitaire anormale déclenchée par les antigènes du vecteur. Pour rappel, les lésions ont disparu spontanément après une infection au Covid-19.

Les résultats de cette étude constituent donc des données cliniques précieuses qui permettront de réaliser de nouvelles recherches sur les infections virales et l’immunité cutanée. Ils mettent aussi en évidence l’importance d’un suivi régulier des patients ayant bénéficié d’un vaccin. Les cliniciens doivent les surveiller afin de détecter les éventuels troubles immunitaires causés par la vaccination. Enfin, les auteurs de cette étude ont aussi indiqué que même si la PC lié au vaccin Covid est une maladie bénigne, il est nécessaire de surveiller son évolution pour détecter à temps une possible transformation maligne.