Pour un investisseur, un entrepreneur ou un rentier français disposant d'un patrimoine significatif, la réponse est sans équivoque : oui, la fiscalité du capital en Italie est, dans la grande majorité des scénarios, nettement plus intéressante que celle en vigueur en France. Voici pourquoi.

La France a décidé de se vautrer dans son statut d'enfer fiscal pour toucher le moins possible à ses dépenses publiques. Pour tous ceux qui ont un patrimoine, l'exil est une solution à méditer longuement. Mais pour aller où ? Nous examinons aujourd'hui le cas de l'Italie et de sa taxation du capital.
Mais commençons par le commencement.
Il est primordial de souligner que le facteur déterminant en matière d'imposition n'est pas la nationalité, mais la résidence fiscale. Un citoyen français devenu résident fiscal italien sera soumis au régime fiscal italien sur l'ensemble de ses revenus et de son patrimoine mondiaux, sous réserve des conventions internationales.1Inversement, un non-résident n'est généralement imposé que sur ses revenus de source locale.4La convention fiscale signée entre la France et l'Italie le 5 octobre 1989 joue un rôle central dans l'attribution des droits d'imposer et la prévention des doubles impositions, arbitrant les cas de conflit de résidence.5
Divergences Philosophiques
Au-delà des simples taux, les systèmes fiscaux français et italien révèlent des philosophies distinctes. La France a historiquement adopté une approche de taxation lourde et continue du capital à chaque étape de son cycle de vie : lors de la perception des revenus (Prélèvement Forfaitaire Unique), de sa détention (Impôt sur la Fortune Immobilière) et, de manière particulièrement significative, lors de sa transmission (droits de succession et de donation élevés).

L'Italie, en revanche, utilise de plus en plus sa fiscalité comme un instrument d'attractivité économique pour attirer les capitaux et les talents internationaux. Si l'imposition des revenus du capital est comparable à celle de ses voisins européens, le pays se distingue par une taxation de la transmission patrimoniale exceptionnellement légère et par la mise en place de régimes d'accueil très incitatifs. Cette approche suggère une stratégie visant à attirer des bases fiscales mobiles, en taxant modérément les flux de revenus tout en favorisant la constitution et la pérennité du patrimoine sur son territoire. Le choix entre les deux pays ne se résume donc pas à un simple calcul de taux, mais constitue un arbitrage stratégique sur le long terme, impactant profondément la préservation et la transmission du capital intergénérationnel.
Le cadre fiscal italien du capital (règles 2025-2026)
1. L'imposition des revenus et plus-values de capitaux mobiliers
Principe : l'imposta sostitutiva de 26%
Pour les personnes physiques résidentes en Italie, la grande majorité des revenus de nature financière est soumise à un prélèvement forfaitaire libératoire, connu sous le nom d'« imposta sostitutiva », au taux de 26%. Ce régime s'applique aux dividendes, aux intérêts (sauf exceptions) et aux plus-values (capital gain) issues de la cession d'actions, d'obligations, de fonds communs de placement et d'autres instruments financiers. L'impôt est généralement prélevé à la source par l'intermédiaire financier italien (banque, société de gestion), qui agit en tant que substitut d'impôt (sostituto d'imposta
), simplifiant ainsi les obligations déclaratives du contribuable.