Retrait des USA de l’OMS : l’agence onusienne lance un appel alarmiste

Quelques heures après son investiture, Donald Trump a signé le décret actant la sortie des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé. Le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, regrette ce retrait, soulignant l’importance du partenariat entre l’OMS et les États-Unis dans la lutte contre les maladies et les urgences sanitaires. Pour mémoire, le financement US s’est réduit considérablement depuis plusieurs années pour l’OMS, au profit de financements privés comme ceux de Bill Gates. Comme nous l’avions déjà rapporté, l’assemblée mondiale de la Santé a marqué la promesse d’un retour américain dans les financements publics de cette organisation spécialisée de l’ONU. Alors que l’OMS souhaite élargir au plus vite ses prérogatives à « l’échelle mondiale » avec l’approche « une seule santé », une ébauche de traité sur les pandémies, et la réforme du Règlement sanitaire international (RSI), ce retrait des USA suscite surtout des inquiétudes sur l’avenir de l’agence onusienne.

L’administration Trump a annoncé hier que les Etats-Unis se retireraient de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon l’OMS, une telle décision pourrait avoir un impact important sur les efforts mondiaux pour lutter efficacement contre les maladies infectieuses. Les raisons de ce retrait ont été mentionnées dans un décret publié quelques heures après l’investiture de Donald Trump.
Retrait des Etats-Unis de l’OMS
Le président américain Donald Trump a annoncé hier le retrait des Etats-Unis de l’OMS. Un décret citant les raisons de ce départ a été publié quelques heures après son investiture. L’administration accuse l’agence de santé des Nations-Unies d’avoir mal géré la pandémie du Covid-19 et d’être incapable de mettre en œuvre des réformes. Elle a également critiqué « l’incapacité de l’organisation à démontrer son indépendance face à l’influence politique inappropriée des Etats membres de l’OMS ».
C’est Donald Trump lui-même qui a ordonné la publication de ce décret. Notons qu’il ne s’agit pas de sa première tentative de quitter l’OMS. En juillet 2020, alors qu’il occupait encore la Maison Blanche, Trump a publié un décret annonçant le départ du pays de l’organisation. Mais l’administration Biden a empêché sa mise en vigueur en janvier 2021.
Donald Trump a critiqué l’OMS depuis le premier jour de la pandémie. L’occupant actuel de la Maison Blanche et les républicains du Congrès ont accusé l’agence de santé d’avoir décrété tardivement l’urgence de santé publique de portée internationale et d’avoir tardé à prendre les mesures adéquates pour empêcher la propagation du coronavirus. « La contribution américaine était estimée entre 400 à 500 millions de dollars par an alors que celle de la Chine est de 40 millions de dollars », avait critiqué le président américain Donald Trump en 2020 en pleine crise de Covid.
Les motivations de Trump : réformer l’ordre mondial sanitaire
Donald Trump a justifié cette décision en critiquant la gestion de la pandémie de COVID-19 par l’OMS, qu’il accuse d’être influencée par la Chine et d’avoir échoué à réagir efficacement face à la crise. Il a également annoncé que les États-Unis cesseront leur participation aux négociations sur l’accord de pandémie et les amendements au règlement sanitaire international, qui visaient à renforcer la réponse globale aux futures crises.
En parallèle, l’administration Trump prévoit de rechercher des partenaires alternatifs, jugés « crédibles et transparents », pour remplacer les fonctions de l’OMS.
Dans le décret publié récemment par l’administration Trump, il a été annoncé que le secrétaire d’Etat américain ne participera plus aux négociations sur l’accord de l’OMS sur la pandémie et sur les amendements au Règlement sanitaire international (RSI). Elles ont été programmées dans le but d’identifier et de remédier aux failles dans la réponse internationale du Covid-19 et d’accroître la capacité du monde à gérer les futures menaces de pandémie.
Il faut souligner que le retrait des Etats-Unis ne se fera pas dans l’immédiat. La résolution conjointe sur l’adhésion à l’OMS adoptée par le Congrès en juin 1948 stipule qu’un préavis d’un an est nécessaire. Le pays qui souhaite quitter l’agence de la santé doit d’ailleurs honorer ses obligations financières pour l’exercice en cours.
Un impact majeur sur le financement des programmes de santé
Les États-Unis, membres fondateurs de l’OMS depuis 1948, sont son plus grand donateur, avec une contribution de 1,2 milliard de dollars en 2023. Ce financement soutenait des programmes essentiels, notamment ceux liés à l’éradication de la variole, la lutte contre la poliomyélite, et la surveillance des maladies infectieuses.
La perte de ce soutien financier met en péril de nombreux projets, en particulier dans les pays à faible revenu, où l’OMS mène des interventions vitales.
Les spécialistes de la santé publique, tels que Michael Osterholm, directeur du Center for Infectious Disease Research and Policy, ont exprimé leur vive inquiétude, qualifiant cette décision de « jour sombre pour la santé publique ». Le retrait des États-Unis de l’OMS, selon eux, affaiblit non seulement la sécurité sanitaire mondiale mais expose également les Américains à des risques accrus face aux pandémies futures. Par ailleurs, cette décision de Trump pourrait renforcer l’influence d’autres puissances, notamment la Chine, sur les décisions de l’OMS, réduisant ainsi l’impact des réformes souhaitées par les États-Unis.
Même si l’urgence sanitaire du COVID a été levée, le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré qu’il faut se préparer pour pouvoir répondre à la prochaine pandémie de manière « décisive, collective et équitable ». Tedros a demandé une mise à jour du Règlement sanitaire international pour éviter une dévastation similaire à celle de la COVID-19. Le traité pose la gouvernance mondiale de la santé, comme solution pour régler les questions de pandémie. Ce futur traité sur les pandémies permettra une gouvernance mondiale des politiques de santé pour tous ses États-membres sans consultation démocratique, et rapidement jugé « contraignant » et qualifié de « liberticide » par nombreux pays africains et certains états membres.Dans son livre le Great Reset, son auteur Klaus Schwab, avait déjà déclaré qu’une pandémie « représente une fenêtre d’opportunité rare mais étroite pour réfléchir, réimaginer et réinitialiser notre monde ».
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