RDC : nouvelles tensions entre les rebelles M23 et les forces internationales

RDC : nouvelles tensions entre les rebelles M23 et les forces internationales


Partager cet article

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les tensions persistent avec une recrudescence des combats dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Le mouvement rebelle AFC/M23 accuse les Forces armées de la RDC (FARDC), la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC) et la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) d’être impliqués dans les récentes attaques contre Goma et l’aéroport de Kavumu, près de Bukavu. Ces accusations sont fermement rejetées par les autorités congolaises, les forces de la SADC et la Monusco, qui dénoncent une instrumentalisation de sa mission.

Les troupes de la SADC (SAMIDRC) et l’ONU (MONUSCO) , déployées dans l’est de la RDC, ont perdu 17 soldats cette semaine.Image : Takeshi Kuno/Kyodo/picture alliance

Les rebelles du M23 ont accusé les forces internationales d’avoir soutenu les attaques orchestrées par les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs alliées dans les zones qu’elles occupent. La population craint la reprise des conflits.

Les forces internationales accusées d’avoir coordonné l’attaque à Goma

Le M23 a accusé les forces internationales, notamment les troubles de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) et la Monusco (mission de l’ONU) de soutenir les attaques orchestrées par l’armée congolaise dans les zones qu’ils ont conquises.

Ces accusations sont liées aux tirs et affrontements survenus à Goma dans la nuit du 11 au 12 avril. Selon les rebelles, ce sont les troupes de la SADC et les milices Wazalendo qui ont « coordonné » cette attaque.

Dans un communiqué, le M23 a annoncé qu’il est « contraint de reconsidérer sa position ». Les rebelles exigent le retrait des troupes de la SADC de Goma. Elles demandent également à Monusco de livrer les militaires FARDC sous leur protection, une exigence infondée selon l’expert congolais en sécurité, Josué Wallah.

Une crainte de reprise des combats

Selon l’ONU (Organisation des Nations-Unies), les accusations du M23 sont « infondées ». L’agence s’inquiète également quant à la sécurité des civils suite à ces déclarations faites par les rebelles.

La défenseure des droits humains, Souzy Kisuki, a lancé un appel à l’intensification des démarches diplomatiques. Elle estime que le M23 n’a jamais été favorable au « cessez-le-feu ». Elle demande donc à la communauté internationale d’emprunter une voie diplomatique pour mettre fin à la guerre.

Notons que les négociations pour la paix se poursuivent à Doha, au Qatar. Le nouveau médiateur est le président togolais Faure Gnassingbé. A Goma, la population craint la reprise des combats. Cela fait longtemps qu’ils vivent sous la peur.

La polémique autour des départs des militaires protégés

Initialement, près de 3 000 militaires étaient sous protection de la Monusco. Aujourd’hui, ils ne seraient plus que 1 200. Que sont devenus les autres ?

  • Les FARDC rejettent l’idée que ces hommes aient rejoint les milices Wazalendo (pro-gouvernementales).
  • Le M23, en revanche, affirme qu’ils ont été « libérés » pour renforcer ces groupes.

La Monusco conteste le terme « libérés », précisant que ces militaires n’étaient pas détenus mais sont partis volontairement, après avoir signé une décharge. La mission assure qu’ils quittaient ses bases sans armes, mais reconnaît qu’aucun suivi n’est effectué après leur départ.

Les accusations du M23 contre la Monusco s’inscrivent dans un climat de méfiance croissante envers la mission onusienne, régulièrement critiquée pour son inefficacité perçue dans la protection des civils. Alors que les violences se multiplient dans l’est de la RDC, la désinformation et les discours accusatoires risquent d’aggraver les tensions.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Veerle Daens : "Comment j'ai compris que je n'étais pas dans le logiciel parisien"

Veerle Daens : "Comment j'ai compris que je n'étais pas dans le logiciel parisien"

Je me souviens de ce dîner dans un hôtel particulier du VIIe, où j’avais été conviée par un ami banquier — disons Pierre, parce que tous les banquiers parisiens s’appellent Pierre. Autour de la table, des visages lissés par le Botox et l’autosatisfaction, des conversations qui glissaient sur l’art contemporain, les last-minute à Saint-Barth, et, bien sûr, les people qu’on avait croisés par hasard la veille. Moi, naïve Flamande que j’étais, j’avais cru qu’on parlait pour échanger des idées. Erreu


CDS

CDS

Abattage massif : Macron face à la coalition des bannis

Abattage massif : Macron face à la coalition des bannis

Il y a quelque chose de pourri au royaume de la technostructure. Alors que la France périphérique s'apprête à passer un Noël anxieux et souvent dans la gêne, le gouvernement, dans sa tour d'ivoire, a décidé d'offrir au peuple un spectacle sacrificiel digne des heures les plus sombres du « quoi qu'il en coûte » sanitaire : l'abattage massif, bureaucratique et froid de milliers de bovins sains. La crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui ravage nos campagnes depuis juin 2025, n'est


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Blanche Gardin: quand la critique d'Israël mène au boycott culturel

Blanche Gardin: quand la critique d'Israël mène au boycott culturel

L’humoriste Blanche Gardin affirme être boycottée par le milieu culturel français après un sketch sur Israël. Entre mise à l’écart professionnelle et menaces, son cas interroge sur la liberté d’expression dans le secteur culturel. Blanche Gardin, humoriste connue pour son style tranchant, affirme subir un boycott professionnel et des menaces depuis un sketch évoquant l’antisémitisme et le conflit israélo-palestinien présenté lors d’une soirée militante fin 2023. Son témoignage, livré dans Arrêt


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

Interdiction des réseaux sociaux aux mineurs: une dérive liberticide déguisée en protection, par Eric Lemaire
Photo by Julie Ricard / Unsplash

Interdiction des réseaux sociaux aux mineurs: une dérive liberticide déguisée en protection, par Eric Lemaire

Emmanuel Macron a récemment réaffirmé sa volonté d’interdire l’accès aux réseaux sociaux aux mineurs de moins de 15 ou 16 ans. L’objectif affiché est la protection des enfants face aux effets délétères des plateformes numériques : addiction, anxiété, harcèlement, exposition à des contenus violents ou sexualisés. Le raisonnement est désormais bien rodé, politiquement vendeur, et largement repris par une partie de la classe politique, à droite comme à gauche. profonde, et infiniment plus politiqu


Rédaction

Rédaction