Quelques cas concrets où vous serez désormais considérés comme fraudeurs fiscaux

Quelques cas concrets où vous serez désormais considérés comme fraudeurs fiscaux


Partager cet article

Les fraudeurs fiscaux agitent beaucoup les esprits de gauche convaincus que « les riches » ne paient pas leur écot à la société, ce qui expliquerait le marasme des finances publiques. Alors qu’Emmanuel Macron a validé le principe du droit à l’erreur, Bercy a pris sa revanche en s’autorisant désormais à redresser tous ceux qui appliqueraient la loi avec la volonté d’optimiser leur impôt. Cette réforme de l’abus de droit principalement fiscal devrait faire beaucoup de dégâts. Voici quelques cas concrets où vous pourriez désormais être rangés dans la catégorie des fraudeurs fiscaux.

Les fraudeurs fiscaux seront bientôt partout. Telle sera la conséquence de la réforme de l’abus de droit principalement fiscal insérée dans la loi de finances pour 2019, qui entre en vigueur au 1er janvier 2020.

Faire une donation d’un bien immobilier à ses enfants ne sera pas fraude fiscale

Les spécialistes en gestion du patrimoine ont beaucoup craint que le texte permette de redresser un propriétaire immobilier qui ferait une donation de ses biens de son vivant à ses enfants.

Comme l’indique le site Gestion de Fortune:

A notre avis, reste évidemment la façon dont l’administration va interpréter ce texte qui impose au contribuable, comme madame Peyrol l’écrit, de démontrer que l’objectif est d’organiser sa succession plus que de réduire la taxation de celle-ci ! Entre des considérations fiscales, économiques, familiales… on imagine à quel dosage et réglage vont devoir se livrer les notaires, avocats et conseils en gestion de patrimoine pour préciser l’objectif de l’acte dans une clause de déclaration d’intention et pour ainsi éviter que l’administration estime que la motivation est à plus de 50 % fiscale !

Finalement, Bercy a exclu (par communiqué de presse, ce qui reste fragile) que la cession anticipée de patrimoine fasse partie des abus de droit fiscal, si elle n’est pas fictive.

L’utilisation abusive du régime mère-fille

Selon le site « Actufinances », l’utilisation abusive du régime mère-fille entre pleinement dans l’abus de droit fiscal.

dans deux affaires similaires récentes (début 2015), le Comité a conclu :

Le Comité a donc estimé que ce montage artificiel allait à l’encontre des objectifs poursuivis par le législateur lorsqu’il a instauré le régime des sociétés mères et filiales dès lors que ce régime a vocation à bénéficier aux seuls titres de participation ayant réellement cette qualification, et qu’il y avait bien eu « abus de droit ».

L’apport temporaire de l’usufruit des parts d’une SCI soumise à l’impôt sur le revenu à une autre société, peut se transformer en « abus de droit fiscal »

Selon le site Actufinances, ce cas a été considéré comme un abus de droit fiscal lorsque:

Le Comité a conclu qu’en créant la société J, dépourvue de toute substance économique et ayant opté pour l’assujettissement de ses bénéfices à l’IS, à seule fin de bénéficier des dispositions de l’article 238 bis K, les associés de la SCI X ont fait une application littérale de ces dispositions contraire aux objectifs qu’en les adoptant, le législateur a entendu poursuivre, faits constitutifs d’un « abus de droit ».

Parfois (22/05/2014), un simple transfert de siège social (en l’espèce, au Luxembourg), peut suffire à conclure à un « abus de droit ».

La vente à soi-même d’un bien immobilier à une société

Selon le site Optimial, la vente à soi-même d’un bien immobilier pourrait entrer dans le cas de l’abus de droit principalement fiscal.

La vente à soi-même d’un bien immobilier à une société peut créer un effet de levier financier ; elle permet de procéder à une donation-partage des parts et d’adapter les statuts au démembrement de propriété.

Plusieurs remarques peuvent être faites :

On restera attentif aux cas qui ne tarderont pas à nourrir le contentieux. Rappelons qu’une question prioritaire de constitutionnalité est toujours possible.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite

Le débat sur la constitutionalisation de l'IVG a profondément divisé les partis de droite, Rassemblement National et Républicains à l'Assemblée. Emmanuel Macron peut se réjouir: il a une fois de plus montré qu'il n'avait pas d'adversaire idéologiquement constitué; il a divisé les deux groupes d'opposition de droite; il a tendu un piège, qui a fonctionné, à Marine Le Pen. Cependant le résultat du vote montre qu'être de  droite, c'est précisément ne pas accepter, comme force politique, les diktats


CDS

CDS

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée

"Haro sur l'extrême-droite" est un spectacle qui est bien parti pour rattraper "La Cantatrice Chauve" de Ionesco jouée sans interruption à Paris, au théâtre de la Huchette depuis 1957. En l'occurrence, nous avons affaire à une (mauvaise) comédie politique, jouée sans interruption depuis  le 13 février 1984, jour où Jean-Marie Le Pen était l'invité de L'Heure de Vérité, la célèbre émission politique de l'époque.  Depuis lors, nous avons affaire à un feuilleton ininterrompu d'épisodes, dont l'anal


CDS

CDS

Attention aux 3 sujets mortifères du Conseil européen, par Thibault de Varenne

Attention aux 3 sujets mortifères du Conseil européen, par Thibault de Varenne

Autour du rond-point Schuman, atmosphère de fin de règne maquillée en urgence historique ! Alors que les tracteurs de nos agriculteurs encerclent une nouvelle fois le périmètre de sécurité, transformant le quartier européen en forteresse assiégée, les chefs d'État et de gouvernement s'enferment dans le bâtiment Europa pour ce qui pourrait bien rester dans les annales comme le « Sommet des trois renoncements ». En ce 50e anniversaire de la création du Conseil européen, l'ironie est mordante. Cet


Rédaction

Rédaction

La vraie guerre que Poutine est prêt à déclarer, par Elise Rochefort

La vraie guerre que Poutine est prêt à déclarer, par Elise Rochefort

La guerre en Ukraine, entamée par l'invasion à grande échelle de février 2022, a provoqué une rupture tectonique dans l'ordre financier international, dont les répercussions s'étendent bien au-delà du théâtre militaire conventionnel. Au cœur de cette confrontation géoéconomique se trouve la question des réserves de change de la Banque Centrale de Russie (BCR), immobilisées par la coalition du G7 et l'Union Européenne (UE) dans les jours suivant l'agression. Ce trésor de guerre, estimé entre 260


Rédaction

Rédaction

La caste s'offre un "Permis émeutes" que vous financerez, par Veerle Daens

La caste s'offre un "Permis émeutes" que vous financerez, par Veerle Daens

Pendant que la France qui se lève tôt cherchait désespérément à boucler ses achats de Noël avec un pouvoir d'achat en berne, le Sénat, ce "conseil des sages" censé tempérer les ardeurs fiscales de l'Exécutif, a signé l'acte de décès de la responsabilité régalienne en adoptant un "permis émeutes" financé par les contribuables... victimes de ces émeutes !   Avec l'adoption de l'amendement gouvernemental au Projet de Loi de Finances 2026 instaurant une "surprime émeutes" obligatoire, l'État franç


CDS

CDS

Chronique d'une angoisse fiscale : "Touche pas à mon assurance-vie"

Chronique d'une angoisse fiscale : "Touche pas à mon assurance-vie"

Oubliez les zombies, les météores ou les invasions extraterrestres. La vraie peur, la terreur pure, celle qui vous réveille en sueur à 3h du matin, c'est la Loi Sapin 2. Nos deux protagonistes, Florent et Éric, nous emmènent dans les tréfonds obscurs de l'épargne française, là où les "fonds euros" ne sont plus si sûrs et où l'État pourrait jouer à "1, 2, 3, Soleil" avec votre compte en banque pendant 6 mois renouvelables (un peu comme le confinement, mais pour votre argent). Les moments fort


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe