Projet de loi bioéthique et PMA pour toutes : «Je suis contre, au nom du père !»

Projet de loi bioéthique et PMA pour toutes : «Je suis contre, au nom du père !»


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Le projet de loi bioéthique et sa mesure phare, la PMA pour toutes, devraient être adoptés au mois de juillet. Elle revient pour une 3ème lecture devant l’Assemblée nationale. Liberté à conquérir et nouvelle servitude ?

Proposée par Emmanuel Macron dans son programme présidentiel, l’ouverture de la PMA pour les femmes seules et couples homosexuels est au cœur du projet de loi bioéthique actuellement discuté au Parlement. Aujourd’hui, plusieurs femmes recourent à ces pratiques à l’étranger, en attente de son autorisation en France.

La PMA : une liberté à conquérir ?

La procréation médicalement assistée (PMA) rassemble toutes les pratiques cliniques et biologiques où la médecine intervient plus ou moins directement dans la procréation… notamment quand les couples rencontrent des difficultés médicales pour concevoir un enfant.

À l’heure actuelle, deux techniques existent : l’insémination artificielle et la fécondation in vitro.

Il ne faut pas la confondre avec la gestation pour autrui (GPA) où un couple fait appel à une mère porteuse.

Pour chaque pays, la loi est différente pour ceux qui veulent avoir recours à ces pratiques.

En France, c’est la loi de la Bioéthique de 1994 (dernière révision en 2011) qui régit ces pratiques. La PMA est ainsi réservée aux couples hétérosexuels en âge reproductif (43 ans pour les femmes, 59 ans pour les hommes) avec une infertilité avérée. La PMA est ainsi interdite pour les femmes seules et les couples homosexuels.

Evidemment, tout un courant de pensée estime qu’il s’agit d’un droit, d’une liberté à conquérir. Cependant, j’émettrai une série d’objections face à un droit qui n’a rien de naturel, un droit à l’enfant qui s’oppose aux droits de l’enfant.

La PMA, source d’inégalité entre enfants

Inévitablement, il y a rupture de l’égalité des chances, base d’une société de liberté. Certains seraient délibérément privés de père, dès avant leur conception et pour toute leur vie, tandis que d’autres auraient bien un père. Connaître son père – et sa mère bien sûr -, savoir qui nous a donné la vie, être en relation avec eux, est un besoin très humain (cas des enfants adoptés).

La PMA, une inégalité hommes-femmes

Les unes auraient « droit » à un enfant, mais pas les autres. Si l’on autorise la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules, des hommes voudront donc la légalisation de la gestation pour autrui (GPA).

La GPA, une autre inégalité

Les femmes seraient réduites à leurs fonctions reproductives, exploitées comme incubatrices, pour obtenir un enfant. Et comme toujours, ce seraient évidemment les plus pauvres. Alors qu’une revendication de l’époque est dans l’autonomie individuelle et la maitrise par l’individu de son corps. La généralisation de la PMA (et de la GPA) débouchera sur une aliénation individuelle croissante.

Science sans conscience…

L’un des deux arguments principaux des tenants de la PMA pour toutes, est que la science le permet et que d’autres pays l’autorisent. D’une part, l’histoire récente de l’Europe montre que ce qui se fait à l’étranger n’est pas nécessairement un exemple à suivre ; d’autre part, un démocrate sait que la raison n’est pas toujours du côté des plus nombreux.

L’autre argument, celui de la science ne vaut guère mieux. Toutes les expériences totalitaires ont accordé à la médecine un rôle qui n’était plus celui de soigner l’humain, mais de le transformer au service d’un projet de manipulation.


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