Périphérique parisien : la voie réservée au covoiturage fait polémique

À partir du 3 mars, une voie réservée au covoiturage sera mise en place sur le périphérique parisien. Cette initiative, annoncée par la Ville de Paris, vise à réduire la pollution et le bruit auxquels sont exposés les 500 000 riverains de cet axe routier. La maire de Paris, Anne Hidalgo, rappelle que le périphérique est « l’espace le plus pollué de la capitale », avec des taux de particules ultrafines 2 à 2,5 fois supérieurs à ceux observés ailleurs dans la ville. Actuellement, plus de 80 % des véhicules qui y circulent ne transportent que le conducteur. Toutefois, la décision divise, l’association « 40 millions d’automobilistes » et Valérie Pecresse critiquent la mesure.

Lundi dernier, le Premier adjoint à la maire, Patrick Bloche, a annoncé que la voie réservée au covoiturage sur le périphérique parisien sera mise en place à compter du 3 mars prochain. Elle sera uniquement accessible aux véhicules transportant au moins deux passagers.
Une expérimentation inspirée des Jeux Olympiques
L’idée de réserver une voie au covoiturage sur le périphérique avait fait son chemin lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris, a annoncé que cette mesure entrera en vigueur à compter du 3 mars 2025.
Concrètement, cette voie sera ouverte du lundi au vendredi, de 7h à 10h 30 et de 16h à 20h. Notons que cette nouvelle mesure concernera aussi une partie des autoroutes A1 et A 13 en semaine, pendant les heures de pointe.
David Belliard, adjoint en charge des transports, défend cette mesure comme « profondément sociale ». Il souligne que les populations les plus défavorisées, notamment les familles monoparentales et les femmes seules, sont les premières à subir les conséquences de la pollution atmosphérique. « Ce sont ces personnes qui respirent aujourd’hui un air vicié », a-t-il déclaré sur franceinfo.
L’association « 40 millions d’automobilistes » et Valérie Pecresse montent au créneau
L’association 40 millions d’automobilistes a exprimé son opposition à cette mesure, exigeant une clause de revoyure dès juin 2025 pour évaluer son efficacité. Elle dénonce une « mesure expérimentale mise en place pour 5 ans », qui « ressemble davantage à une mesure définitive ». Philippe Nozière, président de l’association, en appelle aux ministres de l’Intérieur et des Transports pour transférer la gestion du périphérique à la Région ou à l’État.
La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, critique également cette initiative. Elle a exprimé son opposition dans un communiqué. Elle déplore un risque d’embouteillages massifs aux portes de Paris, une augmentation de la pollution sur les itinéraires de report, ainsi que des perturbations pour les bus qui circulent habituellement sur le périphérique. Elle alerte également sur les dangers encourus par les usagers des deux-roues motorisés.
Amende fixée à 135 euros
Pour éviter une mise en œuvre trop brutale, la Ville de Paris a annoncé que les sanctions pour non-respect de la règle ne débuteront qu’au 1er mai 2025. D’ici là, une période pédagogique permettra aux usagers de s’adapter. L’amende sera fixée à 135 euros pour les contrevenants.
Par ailleurs, certains critiques pointent du doigt les caméras installées lors des Jeux Olympiques, qui seront utilisées pour contrôler le respect de cette mesure. Ils dénoncent un « recyclage » de ces équipements pour sanctionner les automobilistes.
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