Par peur d’un scénario COVID, Trump bloque les recherches sur les gains de fonction

Le président américain Donald Trump a signé lundi 6 mai 2025, un décret interdisant le financement fédéral des recherches sur les gains de fonction, une pratique scientifique controversée qui consiste à modifier des agents pathogènes pour en augmenter leur virulence ou leur transmissibilité.Selon une fiche d’information publiée par la Maison Blanche, cette mesure a été prise pour « réduire drastiquement les risques d’accidents de laboratoire ». Le décret vise aussi explicitement la Chine, l’Iran et toute institution pratiquant ce type de recherche, sans garanties de sécurité. Pourtant à ce jour, les liens financiers entre le ministère de la Défense américain, l’ONG EcoHealth Alliance et l’Institut de virologie de Wuhan soulèvent des interrogations, c’est le laboratoire P4 de cet institut, qui est soupçonné d’être à l’origine de la fuite accidentelle du SARS-CoV-2, à l’origine du COVID.

Lundi, Donald Trump a signé un décret exécutif interdisant le financement fédéral de la recherche sur les gains de fonctions. Selon une fiche d’information publiée par la Maison Blanche, cette nouvelle loi engendre la suspension de tous les travaux de recherche qui nécessitent la manipulation « d’agents pathogènes et toxines infectieux aux Etats-Unis » et qui pourraient mettre en danger les citoyens. Elle concerne également les études visant à améliorer les agents pathogènes comme la grippe aviaire, le SRAS et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient ou virus MERS. Cet arrêt de financement s’applique à divers pays incluant notamment la Chine et l’Iran.
Principales mesures du décret
- Arrêt des financements fédéraux pour les études sur les gains de fonction, notamment celles renforçant des virus comme la grippe aviaire, le SRAS ou le MERS.
- Suspension immédiate de toute recherche utilisant des agents pathogènes et toxines dangereux aux États-Unis, en attendant l’élaboration d’une politique plus stricte et transparente.
- Extension de l’interdiction à certains pays, dont la Chine et l’Iran, visant explicitement des collaborations comme celles de l’ONG EcoHealth Alliance et de l’Institut de virologie de Wuhan, accusés d’avoir mené des expériences risquées sur des coronavirus de chauves-souris.Dans la fiche d’information, la Maison Blanche a indiqué que l’idée n’est pas de mettre fin définitivement à ces études. Il faut les suspendre le temps que le Bureau de la politique scientifique et technologie ainsi que le conseiller à la sécurité nationale élaborent les nouvelles normes de sécurité.
Justifications et implications
Selon la Maison Blanche, ce décret vise à « réduire drastiquement les risques d’incidents de laboratoire », en référence aux théories selon lesquelles le COVID-19 aurait pu résulter d’une fuite depuis un laboratoire chinois. La réforme confie au Bureau de la politique scientifique et technologique ainsi qu’au conseiller à la sécurité nationale le soin d’établir de nouvelles normes de biosécurité.
Cette décision intervient après des années de débats sur l’éthique des recherches en gain de fonction, critiquées pour leur dangerosité potentielle. Des scientifiques, comme un chercheur des National Institutes of Health (NIH), ont dénoncé ces pratiques, allant jusqu’à accuser l’ancien directeur du NIAID, Anthony Fauci, d’avoir commis une « erreur » en les soutenant.
Le biologiste Bret Weinstein a salué cette décision de Trump.
« Nous ne saurons jamais combien de vies cela a sauvé, mais si cela est honoré et maintenu, la réponse se chiffrera certainement en millions »
a-t-il indiqué. La signature de ce décret constitue également une grande victoire pour les personnes qui se sont battues pour cette cause. C’est le cas de Rand Paul et de Robert F. Kennedy Jr.
EcoHealth Alliance, Anthony Fauci, et les recherches sur le « gain de fonction »
Jusqu’en 2020, EcoHealth Alliance affichait ouvertement ses liens avec l’Institut de virologie de Wuhan. Le président de l’ONG, le zoologiste britannique Peter Daszak dans des déclarations relayées par India Today, ne cachait pas ces partenariats. Cette ONG, créée pour étudier les maladies émergentes, finançait des recherches controversées sur le « gain de fonction », une technique visant à rendre des virus plus infectieux pour analyser leurs effets. Ces expériences, menées non seulement en Chine, mais aussi en France ou aux États-Unis, étaient largement débattues en raison de leurs risques. Lorsque l’épidémie de COVID-19 a éclaté, les soupçons se sont rapidement portés sur le laboratoire P4 de Wuhan, intensifiant le débat autour de ces pratiques.
En mai 2020, l’ancien président Donald Trump a pris une mesure décisive en annulant une subvention de 3,7 millions de dollars destinée à EcoHealth Alliance, visant directement Peter Daszak. Cette décision, bien que controversée à l’époque, reposait sur des informations suggérant une mauvaise utilisation des fonds gouvernementaux.Dès 2020, des experts, y compris un chercheur des National Institutes of Health, ont appelé à mettre fin aux recherches sur le « gain de fonction », accusant Anthony Fauci d’avoir sous-estimé leurs dangers. Les critiques adressées à Fauci et Daszak, notamment leur apparente tentative de minimiser les liens avec Wuhan, ont alimenté les soupçons d’une volonté de dissimulation.
Ace jour le Dr Fauci continue de soutenir une origine naturelle du virus, plus de cinq années de recherches n’ont pas permis d’identifier un animal hôte ou une chaîne de transmission claire. À ce jour, plus de 220 coronavirus liés au SRAS ont été collectés par le WIV, dont au moins 100 n’ont jamais été rendus publics.
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