Olivier Duhamel, ou la fin de l’impunité pour la caste ?

Olivier Duhamel, ou la fin de l’impunité pour la caste ?


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Olivier Duhamel était entendu par la police judiciaire, hier, dans le cadre de la plainte déposée par son beau-fils en janvier pour des faits d’inceste. Il comparaissait comme suspect libre et ne semble pas avoir été mis en examen à l’issue de cette audition. La procédure judiciaire clôt un parcours professionnel qui concentre à lui seul tous les privilèges de caste qui ulcèrent les Français : entre-soi,  courte échelle, loi du silence, arrogance.  Incontestablement, la domination élitaire traverse une période de plus en plus difficile en France.

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— Etienne Auger (@EtienneAuger) April 14, 2021

Le politologue Olivier Duhamel a donc été entendu par la police judiciaire trois mois après le dépôt de plainte de son beau-fils, qui prétend être victime d’inceste. Face à la gravité des accusations, on s’étonnera du manque d’empressement de la justice (qu’on a connu plus prompte sur des dossiers moins graves, comme l’affaire Fillon), qui a convoqué Olivier Duhamel comme témoin libre. L’intéressé ne semble pas avoir été mis en examen à ce stade. Olivier Duhamel semble avoir reconnu les faits.

Une omerta respectée par la caste depuis des décennies

On découvre à cette occasion que les fais incriminés étaient largement connus depuis des années dans la caste parisienne.

C’est tout particulièrement le cas de Jean Veil, fils de Simone, qui semble avoir beaucoup joué (si l’on en croit Le Monde) de cette maternité dans sa carrière d’avocat. Jean Veil est un ami d’enfance d’Olivier Duhamel, lui-même fils de ministre. Il reconnaît avoir tout su sur les faits, mais ne les a jamais dénoncés, les a niés lorsque son ami Olivier était mis en cause, et a même recruté Olivier comme associé alors qu’une enquête judiciaire, en 2011, avait établi la véracité des allégations.

La caste savait et n’a rien fait… alors même que ses membres donnaient des leçons de morale à la terre entière.

Une défaite pour la génération soixante-huit

Cette mise en examen illustre la splendeur et la misère de la génération 68 en France, spécialement dans les beaux quartiers parisiens. La libération des moeurs semble avoir donné lieu à des dérives allant bien au-delà de ce qui était pensable. L’entre-soi élitaire est allé de pair avec une impunité pour des pratiques illégales, couvertes par une logique de caste.

On notera qu’Olivier Duhamel n’a pas seulement été protégé par le puissant Jean Veil. Mais Alain Finkielkraut (lui aussi de la génératoin 68) ou Gilles-William Goldnadel ont apporté un tonitruant soutien au politologue.

Un traitement de faveur malgré tout ?

Reste que l’absence de mise en examen (à ce stade) interroge sur les précautions qui sont prises par la justice pour traiter un membre de la caste mis en cause pour des faits très graves. Tous les justiciables n’ont pas droit aux mêmes ménagements.



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