Marine Le Pen, porte-parole de la France des classes moyennes et populaires, traitée avec une grande condescendance par Emmanuel Macron

Marine Le Pen, porte-parole de la France des classes moyennes et populaires, traitée avec une grande condescendance par Emmanuel Macron


Partager cet article

Marine Le Pen a suivi, en 2022, la stratégie inverse du débat de 2017. Elle a été peu agressive et s'est surtout posée en représentante de la France des classes moyennes et populaires. Cela a rendu d'autant plus évident combien Emmanuel Macron incarne la morgue de la caste au pouvoir. Rien ne l'a mieux démontré que ses poses et mimiques. Plus le débat avançait, moins il pouvait cacher son mépris de classe.

Il y aurait beaucoup à dire sur la structuration du débat, qui place l’insécurité et l’immigration tout à la fin, quand il y a moins de téléspectateurs et qu’on n’a plus de temps pour développer. On remarquera aussi combien la candidate a été laborieuse en début de débat, crispée sur quelques chiffres à propos du pouvoir d’achat. Enfin, on regrettera qu’elle n’ait pas porter l’estocade plus vivement, par exemple quand, attaquée sur le fait d’avoir contracté un prêt auprès d’une banque russe, la candidate n’a pas pensé à questionner Emmanuel Macron sur ses liens avec McKinsey. Mais, après tout, elle cite McKinsey en passant, avec un effet de bombe à retardement, quand on parle d’Education Nationale et du métier de professeur. C’est bien envoyé. Et, surtout, la candidate a été de meilleur en meilleur au fur et à mesure du débat. Mordante sur l’écologie, capable de parler des étudiants, des élèves des professeurs quand Macron livrait une vision technocratique de l’Ecole, Marine Le Pen a fait une très bonne fin de débat sur insécurité, immigration, réforme constitutionnelle. Avec une vraie conclusion s’adressant au peuple français, faisant appel au bon sens et à l’apaisement. 

Mais l’essentiel st sans doute ailleurs. Plus le débat avançait, plus le président sortant s’est montré arrogant, condescendant. Regardons ces quelques photos: 

Ce sont quelques instantanés révélateurs de ce qui se jouait ce soir. Plus le débat avançait, plus la maîtrise du président sortant sur le débat devenait indécise. Et plus le candidat Macron laissait parler arrogance, mépris de classe, par ses poses ennuyées, et une attitude corporelle (tantôt avachi dans sa chaise, tantôt les bras croisés pour montrer comme il toisait son adversaire. 

Comme Madame Le Pen s’est montrée capable de parler des gens, de leurs souffrances et de leurs angoisses, on a pris conscience tout d’un coup que se faisaient face la porte-parole des classes moyennes et populaires et « le président des très riches », comme a dit un jour François Hollande de son successeur. 

Et rien n’est plus révélateur que la manière dont le président sortant, régulièrement, se tournait vers les deux journalistes, comme pour créer une connivence entre Parisiens, entre gens de la caste. 

Les passages les plus significatifs sont d’ailleurs les deux occasions où la candidat Macron a parlé, à propos de son adversaire et de Marine Le Pen, de « nous quatre », qui profiteraient de baisses de TVA à la différence de beaucoup de Français. Toujours cette obsession de refermer le cercle de l’entre-soi. 

Finissons sur la plus cocasse des captures d’écran: 


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

Ce 16 décembre 2025 restera sans doute gravé dans les annales de l'histoire européenne non pas comme le jour où l'Union a sauvé l'Ukraine, mais comme le moment précis où elle a décidé de sacrifier ce qui lui restait de principes fondateurs — la liberté d'expression, la sécurité juridique, et la souveraineté nationale — sur l'autel d'une guerre qu'elle ne peut plus gagner, mais qu'elle s'interdit de perdre. La machine bruxelloise, cette formidable créatrice de normes devenue une machine à broyer


Rédaction

Rédaction

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Le Premier Ministre belge, Bart de Wever, a déclaré lors d'une conférence universitaire, que non seulement la Russie ne perdrait pas la guerre, mais qu'il n'était pas souhaitable qu'elle la perde. Une vraie provocation vis-à-vis de l'OTAN. Sarcasme. Réalité. Et pas un seul kopeck de subvention. Ah, Bruxelles! Ses gaufres, son Manneken Pis, et ses bureaucrates non élus qui jouent au Monopoly avec votre compte en banque. C'est la saison des fêtes, et comme cadeau, la Commission Européenne a déci


CDS

CDS

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

Ce 16 décembre 2025, alors que le Sénat vient de rendre sa copie budgétaire, une vérité crue émerge du brouillard législatif : le gouvernement va devoir extorquer 9 milliards d'euros supplémentaires aux contribuables français (vous !) avant la Saint-Sylvestre. Pourquoi? Comment? Voici l'autopsie d'un mensonge d'État et d'une faillite annoncée. Tout commence, comme souvent, par une soumission. Vous vous demandiez si l'engagement d'un déficit à 5 % pour 2026 était réel? Il est bien pire que ce


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Et si, comme le dit désormais tout haut le FMI, le maillon faible du système financier était devenu… le marché des changes ? Vous savez, ce discret marché mondial où s’échangent pourtant chaque jour près de 10 000 Mds $ de devises et de produits dérivés sur devises, à l’instar du barbare swap cambiste, cet instrument qui permet notamment aux multinationales, ou aux plus petits exportateurs, de gérer le risque que la volatilité des changes fait courir à leur trésorerie placée en diverses monnaie


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT