Marché Pfizer-UE : Von Der Leyen à nouveau sur la sellette
German Labor Minister Ursula von der Leyen looks at a mobile phone at the begining of the weekly cabinet meeting at the chancellery in Berlin, Germany, Wednesday, April 10, 2013. (AP Photo/Michael Sohn)/SOB108/254347287744//1304101110

Marché Pfizer-UE : Von Der Leyen à nouveau sur la sellette


Partager cet article

Lundi, le tribunal de l’Union européenne (UE) a annoncé la tenue d’un nouveau procès pour examiner l’affaire des SMS privés envoyés par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen concernant l’achat des vaccins contre le Covid-19. A ce jour Ursula von der Leyen refuse toujours de transmettre les SMS qu’elle a échangés avec le président de Pfizer, et puisque le président de Pfizer refuse de comparaître en personne devant la commission COVID du parlement européen. L’attribution du contrat de 35 milliards d’euros entre l’Union européenne et Pfizer pour son injection anti-Covid, impliquerait les relations personnelles entre la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen, son mari, et Albert Bourla, le PDG de Pfizer.

Le scandale des SMS échangés directement entre Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission et le PDG de Pfizer, probablement pour négocier hors procédure le contrat historique sur les vaccins, est de nouveau au cœur des débats. Les SMS concernaient la négociation d’un contrat d’achat de 1,8 milliard de doses de vaccins Covid-19. A ce jour, la Commission refuse de dévoiler le contenu de ces SMS. Ursula Von Der Leyer déclare qu’elle aurait « perdu » ses échanges  de textos avec M.Bourla. Face à cette situation, le New York Times a décidé de saisir en justice la Commission, pour obliger cette dernière à publier les SMS échangés entre la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le PDG de Pfizer.

Plainte de New York Times entendue le mois prochain

Dans une interview accordée au New York Times au mois d’avril 2021, la présidente de la Commission européenne avait révélé qu’elle aurait échangé des textos avec le patron de Pfizer, Albert Bourla pendant un mois. Cependant, leur contenu précis reste inconnu du public. L’absence de publication de ces SMS, malgré une demande officielle de liberté d’information, a conduit le journal à poursuivre la Commission européenne.

La Cour de justice de l’UE, basée à Luxembourg, a annoncé lundi qu’il va examiner les échanges de SMS entre la présidence de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans le cadre des négociations d’achat de vaccins contre le Covid-19. Ce procès est prévu pour le 15 novembre 2024.

L’audience et les enjeux juridiques

Le Tribunal de l’Union européenne, basé à Luxembourg, tiendra une audience publique le 15 novembre pour permettre aux deux parties de plaider leur cause. La Commission européenne, par l’intermédiaire d’un porte-parole, a déclaré qu’elle était « préparée » pour cette audition. Toutefois, une décision finale n’est pas attendue avant plusieurs mois.

La Commission européenne a justifié son refus de publier ces messages en soutenant que ceux-ci ne sont pas soumis aux règles de transparence publique de l’UE pour les documents officiels. Cette position a été contestée par le médiateur de l’UE en 2022, qui a dénoncé une « mal administration » de la part de la Commission pour n’avoir pas identifié ces messages comme des documents officiels.

Manque de transparence au coeur de l’affaire

Depuis le début de la pandémie, l’Union européenne a fait face à des critiques pour la gestion de la transparence autour des contrats de vaccins. Le choix de Pfizer comme principal fournisseur a soulevé des questions sur les conditions exactes des négociations. De plus, la décision de garder confidentiels certains aspects de ces transactions a donné lieu à plusieurs actions judiciaires en Belgique et au niveau de l’UE.

Le refus de divulguer les SMS entre von der Leyen et Bourla alimente encore plus le débat sur le manque de transparence dans ces décisions d’achat. La Commission européenne a continué à maintenir le silence sur l’existence même de ces messages, bien que von der Leyen les ait mentionnés dans une interview médiatique.

Selon Politico dans un article publié le 13 février, l’angle d’attaque du NYT est la suivante, la Commission européenne est légalement tenue de divulguer les informations relatives à cette transaction. Pour mémoire, le journaliste Alexander Fanta du site d’informations netzpolitik.org, avait été le premier à demander à accéder à ces messages. Mais la Commission a répondu que l’échange de textos n’était pas soumis à la réglementation sur la transparence des institutions européennes au mois de juin 2022.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Comme la France, la Belgique décrédibilise sa dette. Voici comment ! par Veerle Daens

Comme la France, la Belgique décrédibilise sa dette. Voici comment ! par Veerle Daens

Observons nos voisins. En France, les débats font rage sur un déficit qui s'envole et une dette dépassant les 115 % du PIB. Paris est sous le regard attentif de Bruxelles. Mais la Belgique, dans un silence médiatique relatif, suit exactement la même trajectoire. La crise politique aiguë qui paralyse Bruxelles n'est pas la cause de nos problèmes ; elle en est le symptôme le plus visible. Par Veerle Daens. La mission de 50 jours que s'est auto-attribuée le Premier ministre Bart De Wever n'est p


CDS

CDS

Par quoi voulons-nous remplacer la démocratie représentative?

Par quoi voulons-nous remplacer la démocratie représentative?

Ce pont du 10 novembre, moment de répit dans l'agitation nationale, offre une occasion de prendre du recul sur le spectacle de notre propre impuissance. La France est paralysée. Le chaos parlementaire, les blocages institutionnels et la déconnexion béante entre le pays légal et le pays réel ne sont plus des accidents de parcours ; ils sont le symptôme d'une maladie chronique. La tentation est grande, comme toujours, de personnaliser la crise. On accuse volontiers l'hyperprésidentialisation


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

L'adoption, samedi 8 novembre 2025, de la première partie du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 n'aura trompé personne au sein de l'Hémicycle. Le score étriqué de 176 voix pour contre 161 ne signe en rien une adhésion au projet du gouvernement, ni même une improbable lune de miel sur l'autel des finances sociales. Ce vote, fruit d'un calcul politique aussi cynique que nécessaire, est avant tout une manœuvre. Une partie de l'opposition, notamment le Parti


Rédaction

Rédaction

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

L’année 2026 semble promise, comme les précédentes, à une volatilité extrême et à des chocs imprévisibles. Les modèles d'investissement classiques, qui misent sur la « diversification moyenne » et l’optimisation du risque au milieu du spectre, sont non seulement fragiles, mais destinés à être pulvérisés à l’occasion du prochain « cygne noir » que l'Histoire ne manquera pas de nous servir. Face à ce chaos qui se déploie sous nos yeux, nous vous avons présenté dimanche 2 novembre la seule philoso


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT