Malus 2026 : une taxe punitive qui frappe les automobilistes, pas les pollueurs
Photo by Danijel Škabić / Unsplash

Malus 2026 : une taxe punitive qui frappe les automobilistes, pas les pollueurs


Partager cet article

À partir de 2026, une taxe inédite s'appliquera lors de la revente de millions de véhicules déjà en circulation. Présentée comme un levier écologique, cette mesure, perçue comme rétroactive, soulève des questions de justice fiscale et interroge sur les véritables priorités de l'État.

L’Etat a annoncé l’application d’un nouveau malus écologique dès janvier 2026. Cette taxation inédite sera en vigueur lors d’un changement de propriétaire. Elle vise particulièrement certains modèles de véhicules immatriculés après 2015.

Un nouveau malus environnemental dès le 1er janvier 2026

Bientôt, le malus écologique ne sera plus réservé à l’achat d’un véhicule neuf ou importé. L’Etat a décidé d’élargir le champ d’application de cette taxation. En effet, à compter du 1er janvier 2026, ce malus environnemental sera aussi appliqué en cas de changement de titulaire du certificat d’immatriculation ou carte grise.

Les véhicules concernés par cette nouvelle mesure fiscale sont ceux immatriculés après 2015. La nouvelle taxation vise également certains modèles de voitures. Sont dans le collimateur les SUV, grandes berlines, pick-up et 4x4 immatriculés après 2015 et dépassant 1 799 kg ou émettant plus de 131 g/km de CO₂. La taxe se déclenche à chaque changement de propriétaire, via la célèbre carte grise.

Le barème, complexe, combine un malus carbone (pour les émissions supérieures à 108 g/km en norme WLTP) et un malus poids, avec un abattement pour l'ancienneté du véhicule. En somme, des millions d'automobilistes devront s'acquitter d'une somme supplémentaire pour un bien qu'ils possèdent déjà.

La France, à l’instar de nombreux pays, utilise la fiscalité écologique pour orienter les comportements. Cependant, la nature rétroactive de ce nouveau malus – imposant une pénalité sur des choix d’achat passés et légaux – fait de ce dispositif une arme à double tranchant.

Concrètement, le secteur automobile d'occasion anticipe une hausse des prix ou une décote forcée pour les modèles visés, reportant de facto le coût de la transition sur des automobilistes qui, souvent, n’ont pas les moyens d'acquérir un véhicule neuf et propre. L’enjeu écologique est indéniable, mais la méthode interroge.

Des conséquences immédiates sur le marché de l'occasion

L'annonce de cette taxe a un effet immédiat : elle déstabilise le marché de l'occasion. Anticipant la future ponction fiscale, certains vendeurs pourraient être tentés de majorer leurs prix pour la répercuter sur l'acheteur.

À l'inverse, la valeur de revente des véhicules concernés risque de chuter brutalement, pénalisant les propriétaires actuels qui se retrouvent avec un actif déprécié.

La revente d’un SUV ou d’une berline de 2018 pourrait devenir un véritable fardeau administratif et financier. En d’autres termes, la mesure pourrait bloquer le marché au lieu de le dynamiser.

En visant des millions de transactions et en touchant un parc automobile existant, la mesure s’apparente davantage à une recherche de rendement fiscal rapide qu'à une pure incitation. Cette « taxe verte » semble d’abord servir le budget général de l’État, l'écologie est instrumentalisée pour combler des déficits.

Derrière la rhétorique environnementale, la France poursuit un objectif clair : remplir un Trésor public à sec. La taxe écologique rétroactive de 2026 symbolise cette dérive : une politique qui frappe d’abord les contribuables et les automobilistes, sans garantie d’efficacité climatique.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
L'OTAN annonce des frappes préventives contre la Russie, par Elise Rochefort

L'OTAN annonce des frappes préventives contre la Russie, par Elise Rochefort

C’est une petite phrase glissée dans les colonnes du Financial Times qui résonne comme un coup de tonnerre dans les chancelleries européennes et, surtout, au Kremlin. L'OTAN, par la voix du président de son Comité militaire, l'Amiral Giuseppe Cavo Dragone, a confirmé ce week-end qu'elle envisageait un changement de doctrine majeur : passer d'une posture purement défensive à une approche « plus agressive » et « proactive » face à la Russie, incluant l'option de frappes préventives. Ce virage


courrier-strateges

courrier-strateges

Service militaire : le coup de génie de Macron pour sauver l'Occident (de lui-même), par Veerle Daens

Service militaire : le coup de génie de Macron pour sauver l'Occident (de lui-même), par Veerle Daens

On reproche souvent à Emmanuel Macron son "en même temps" hésitant, sa gestion technocratique et son arrogance jupitérienne. C’est injuste. À bien y regarder, l’idée qui flotte dans les couloirs de l’Élysée — réinstaurer une forme de service militaire, voire préparer les esprits à l'envoi de troupes au sol en Ukraine — relève du pur génie politique. Les esprits chagrins crient au massacre ? Les mères de famille s’inquiètent pour leur progéniture ? Allons, un peu de hauteur. En réalité, transf


CDS

CDS

Main basse sur l'or de Rome : le hold-up d'État qui menace votre épargne

Main basse sur l'or de Rome : le hold-up d'État qui menace votre épargne

Ne vous y trompez pas. Ce qui se joue actuellement dans les coulisses feutrées du Sénat italien n'est pas une banale querelle administrative, ni un acte héroïque de souveraineté retrouvée. C'est la répétition générale d'un hold-up à l'échelle continentale. L'amendement déposé fin novembre 2025 par le sénateur Lucio Malan (Fratelli d'Italia) au projet de loi de finances 2026, visant à déclarer que les réserves d'or de la Banque d'Italie "appartiennent à l'État", est l'aveu d'échec ultime de la so


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Injections COVID: l’Agence américaine des médicaments confirme le décès de dix enfants
Photo by CDC / Unsplash

Injections COVID: l’Agence américaine des médicaments confirme le décès de dix enfants

Dans un mémo interne de l’Agence américaine des médicaments (FDA), obtenu par le New York Times, le Dr Vinay Prasad, directeur du département des vaccins de la FDA, évoque le lien potentiel entre les injections Covid et la mort de dix enfants par myocardite. Durant la crise COVID, la caste et Big Pharma ont toujours intensifié la pression pour la vaccination des plus jeunes, soulevant de sérieuses questions sur la primauté du profit sur la prudence sanitaire. Depuis le début de la pandémie,


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany