Macron: un quinquennat, trois attentats contre l’Arc de Triomphe

Macron: un quinquennat, trois attentats contre l’Arc de Triomphe

Emmanuel Macron s'en sera donc pris trois fois à l'Arc de Triomphe en à peine cinq ans.  1er décembre 2018: alors que son pouvoir vacillait face à l'insurrection des Gilets Jaunes, l'opinion fut retournée par des "tags" sur le monument; 18 septembre 2021, l'Arc de Triomphe est emballé pour réaliser, de façon posthume, un projet de Christo; 31 décembre 2021: le drapeau européen est suspendu sans être accompagné, comme le veut la loi, du drapeau français. Mais pourquoi le président de la république sortant en veut-il autant à ce monument?

Acte I: 1er décembre 2018

Le 1er décembre 2018, les Gilets Jaunes se rassemblent pour le troisième samedi consécutif. Après le succès du 17 novembre dans toute la France (plus de 700 000 manifestants), le pouvoir a choisi la confrontation dès le 24 novembre. ce jour-là, à 10h du matin, la police charge à froid des manifestants rassemblés avenue Foch à Paris, à deux pas de l’Arc de Triomphe.  Le mouvement des Gilets Jaunes se radicalise.

Et c’est bien ce que cherche Emmanuel Macron.

Beaucoup de témoins pensent qu’il n’en mène pas large le samedi 1er décembre. Un hélicoptère se trouve dans le jardin de l’Elysée prêt à évacuer le chef de l’Etat si les choses tournaient mal. (Et il restera à disposition de longs mois).

En tout cas, Emmanuel Macron a eu suffisamment de sang froid pour organiser la manipulation qui va faire basculer l’opinion contre les Gilets Jaunes.

Les militants anarchistes sont autorisés par la Préfecture à se rapprocher de la Place de l’Etoile. Ils l’investissent. S’ensuivent deux heures d’affrontement entre des « Blocs Noirs » vêtus d’un gilet jaune et les forces de l’ordre.

Tout à coup, les chaînes d’information en boucle se mettent toutes à diffuser les mêmes images (voir vidéo ci-dessus). Un cri d’indignation s’empare des plateaux de télévision.

Puis bientôt de toute la France bourgeoise: « Ils ont tagué l’Arc de Triomphe! » Qui ça « Ils »? Les Gilets Jaunes, qui voulez-vous? C’est signé, « Les Gilets Jaunes triompheront ». De vrais Gilets Jaunes auraient pu écrire « Macron m’a tuer!…. »

Trois ans et un procès-spectacle plus loin, rien n’est venu dissiper l’impression de tout observateur lucide: Emmanuel Macron avait été prêt à la désacralisation de l’Arc de Triomphe pour sauver son pouvoir.

Acte II: 18 septembre -3 octobre 2022

Sur la photo ci-dessus, les apparences sont plus calmes que le 1er décembre 2018. Mais le chantier au-dessus de la flamme du Soldat Inconnu est-il moins choquant que les militants anarchistes passant par dessus la flamme sans broncher pour aller casser du flic.

Il y a des choses qui ne se font pas. Est-ce si fortuit que Christo ait demandé à empaqueter l’Arc de Triomphe dès les années 1960? Et n’ait jamais pu réaliser le projet avant son décès en 2020.?

Pourquoi donc Emmanuel Macron a-t-il donné l’autorisation? Puisqu’une telle décision n’a pas pu se prendre sans lui.

Après la profanation anarchiste, la profanation de la Cancel Culture ! Car c’est bien ce que signifie empaqueter l’Arc de Triomphe: on peut voiler ce monument, camoufler le nom des batailles et les symboles de l’Histoire Nationale. Et c’est la réalisation visuelle de la formule d’Emmanel Macron pendant sa campagne de 2017: « Il n’y a pas de culture française ». Plus précisément: on peut effacer l’histoire de France.

Acte III: 31 décembre 2021

Inutile de gloser sur la troisième profanation macronienne de l’Arc de Triomphe, la plus récente, non moins éphémère d’ailleurs, qu’un tag ou qu’un empaquetage de Christo.  Le Président de la République, au mépris de la circulaire du 4 mai 1963, toujours respecté depuis lors, qui ouvre la possibilité de mettre le drapeau européen à côté du drapeau français, a installé le drapeau européen seul au-dessus de la flamme du Soldat Inconnu.

Tout cela se comprend: en décembre 2018, Emmanuel Macron avait affiché clairement qu’il ne tenait pas son pouvoir du peuple français; il était même prêt à couvrir ce peuple d’opprobre ! Au fond, ni le peuple français, ni l’histoire de France, ni la culture française n’intéressent Emmanuel Macron, prêt à laisser l’un des artistes contemporains à l’égo le plus démesuré « effacer » les mots et les symboles de l’histoire nationale. Mais Emmanuel Macron nous l’a toujours dit:  il n’y a de souveraineté qu’européenne !

Cependant, le Président n’a laissé le drapeau qu’une journée. Le peuple, l’histoire et la souveraineté française sont apparemmant plus solides que prévu.