L'ignorance comme programme : quand LFI dévoile son incompétence crasse

L'ignorance comme programme : quand LFI dévoile son incompétence crasse


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Président de la Commission des Finances, Eric Coquerel a confessé sur BFM son incompétence économique. Il a confondu le chiffre d'affaire de l'entreprise et sa valorisation financière. Une erreur de débutant qui en dit long sur le décalage entre les élus et la réalité du pays.

L'écosystème de la technologie française, souvent désigné sous le terme de "French Tech", repose sur une promesse de création de valeur et d'innovation. L'entreprise Mistral AI, fer de lance de l'intelligence artificielle en France, incarne parfaitement cette dynamique. Sa valorisation spectaculaire à près de 12 milliards d'euros a fait d'elle un symbole de la réussite moderne, une réussite qui suscite des débats économiques et politiques. C'est dans ce contexte que l'intervention du député Éric Coquerel, président de la Commission des Finances à l'Assemblée nationale, lors d'un échange sur BFM Business le 11 septembre 2025, a fait l'effet d'une déflagration médiatique. Le débat portait sur la "taxe Zucman," une proposition d'imposition sur les patrimoines nets supérieurs à 100 millions d'euros, dont la valorisation de Mistral AI rendrait ses fondateurs redevables. 

Confronté à la journaliste Edwige Chevrillon sur le cas de cette entreprise non encore rentable, Éric Coquerel a commis une erreur conceptuelle qui a déclenché un "tollé sur les réseaux sociaux". Déconcerté, il a semblé confondre les notions les plus élémentaires de la finance d'entreprise et de la comptabilité patrimoniale. Ses propos :

« Si son entreprise ne gagne pas d'argent, elle ne produit pas de patrimoine. Il ne paiera pas cette taxe, parce que cela ne concerne que les gens qui gagnent de l'argent »

ont non seulement trahi une méconnaissance technique mais ont également levé le voile sur une conception du monde économique particulièrement dangereuse pour l'avenir de la France

Cette déclaration n'est pas une simple gaffe. Elle constitue un véritable moment de vérité, révélant une incapacité profonde et systémique d'une frange (très large) de la classe politique française, et de l'idéologie qu'elle promeut, à saisir les rouages de la création de richesse dans l'économie contemporaine. La confusion d'un concept aussi fondamental que celui de l'actif ou du patrimoine est le miroir d'un mode de pensée statique qui perçoit la richesse comme une donnée figée à redistribuer, plutôt que comme le fruit d'un processus dynamique, complexe et risqué. Cet article se propose de démontrer que cette ignorance n'est pas accidentelle mais idéologique, qu'elle est au cœur d'un programme politique hostile à l'entreprise et qu'elle illustre, de manière presque didactique, les principes de Friedrich Hayek sur la nature dispersée du savoir économique, un savoir que les planificateurs de l'État-Providence s'obstinent à ignorer.

L'ABC de la création de valeur : ce que les politiciens semblent avoir oublié

Pour comprendre la nature de l'erreur du député Coquerel, il est essentiel de revenir aux définitions de base de la comptabilité et de la finance. Le patrimoine correspond à l'ensemble des biens et avoirs qu'une personne ou une entreprise possède à un instant donné. C'est un « stock » de richesse, le résultat de l'accumulation progressive d'actifs au fil du temps. Au sein de ce patrimoine, on distingue les actifs, qui représentent tout ce que l'entreprise possède, des passifs, qui en sont les moyens de financement. Le bilan comptable, l'un des documents les plus fondamentaux de l'entreprise, est une photographie de ces deux composantes qui doivent toujours s'équilibrer.

Le revenu, en revanche, est un « flux » monétaire perçu sur une période donnée, comme le salaire annuel, les loyers, les dividendes ou les plus-values sur la cession d'actifs. 

L'erreur d'Éric Coquerel est d'avoir confondu ces deux notions, en affirmant qu'une entreprise ne produit pas de patrimoine si elle ne génère pas de bénéfices. Une telle assertion ignore une réalité économique pourtant commune, illustrée par l'exemple d'un ostréiculteur dont le patrimoine peut exploser grâce à la seule revalorisation immobilière de sa maison au Cap Ferret, sans que ses revenus ne changent pour autant.

De même, les fondateurs d'une startup comme Mistral AI possèdent un patrimoine colossal par la valorisation de leur entreprise, sans percevoir un salaire directement proportionnel, voire sans générer le moindre bénéfice.Cette confusion est la conséquence logique d'un mode de pensée qui domine une partie de la classe politique française et ne conçoit la richesse qu'à travers le prélèvement immédiat sur un flux, le revenu. L'idée qu'une valeur puisse exister, et même être taxée, avant que le premier euro de profit ne soit généré lui est étrangère. C'est une vision de l'économie comme un jeu à somme nulle, où la richesse est un gâteau statique à partager, et non le fruit d'un processus dynamique et risqué qu'il faudrait encourager.  

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