L’économie russe a déçu les espoirs de l’Occident, par Olga Samofalova

Nous avons déjà eu l’occasion de parler d’Elvira Nabioullina qui dirige la Banque Centrale de Russie, la BCR. Proche de Poutine, elle est considérée comme une excellente technicienne. D’origine Tatare, native de la République de Bachkirie très riche en ressources naturelles, elle parle plusieurs langues, elle est très cultivée et plutôt courageuse dans ses prises de position. Il y a quelques années, elle avait été encensée par la presse financière internationale : « banquière de l’année » pour le magazine Euromoney en 2015 et The Banker en 2017, et l’une des « cent femmes les plus influentes du monde » pour Forbes. Ils saluaient ainsi les orientations de nature libérale de cette femme, une personnalité surtout pragmatique et amoureuse de son pays. Mais les choses changent et récemment, la publication américaine Politico l’a qualifiée de « Destructrice de l’année ». Tout cela parce que Elvira Nabioullina a détruit les rêves occidentaux d’étrangler l’économie russe. Il y a un an, le FMI était convaincu que le PIB russe diminuerait de 3,4 %, mais cette prévision a été manifestement mal calculée. Les économistes tablent aujourd’hui sur une croissance de 2,8 %. Alors, comment la Russie a-t-elle réussi à tromper les espoirs de l’Occident et à s’en sortir sans problème ?
