Le vice-président de Debout la France démissionne et dit tout sur l’accord avec le RN

Le vice-président de Debout la France démissionne et dit tout sur l’accord avec le RN


Partager cet article

Vice-président de Debout la France jusqu’il y a quelques jours, Patrick Mignon a accordé une interview au Courrier des Stratèges où il explique les raisons de sa démission et les dessous de la vie de ce mouvement depuis 2017. Au demeurant, il est le quatrième des quatre-vice-présidents élus en 2016 à présenter sa démission! Les trois autres avaient quitté le navire au moment où Nicolas Dupont-Aignan s’était rallié à Marine Le Pen, au lendemain du premier tour des élections présidentielles.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=rFKUnPEijjc[/embedyt]

Debout la France connaît une véritable hémorragie de ses cadres depuis plusieurs semaines. Après une année 2017 difficile, où le parti s’était déchiré entre ceux qui le quittaient parce que Nicolas Dupont-Aignan avait rallié Marine Le Pen, et ceux qui le quittaient parce que Nicolas Dupont-Aignan renonçait à l’accord passé pour les législatives avec le parti de Marine Le Pen, la secousse fut rude, jusqu’à enfermer le président du parti dans une dangereuse solitude.

Visiblement, les élections européennes n’ont guère amélioré le climat ambiant au sein du mouvement. Un Conseil National en juin a permis un débriefing de la situation. Patrick Mignon, dernier des 4 vice-présidents élus encore en fonction, n’aurait pas épargné le président, qu’il critique pour une gestion jugée égocentrique et essentiellement tournée vers la défense de ses intérêts. Nicolas Dupont-Aignan n’aurait guère apprécié cet affrontement public et aurait demandé à Patrick Mignon de prendre la tête de la délégation du Centre de la France dans la perspective des élections régionales.

Le torchon n’a cessé de brûler entre les deux hommes, jusqu’au départ de Patrick Mignon.

On suivra ces mouvements avec attention, dans la mesure où ils participeront tôt ou tard à une recomposition de la droite. En particulier, l’arrivée possible de Marion Maréchal dans ce jeu de quilles pourrait fortement impacter les mouvements existants et mettre un personnage solitaire comme Nicolas Dupont-Aignan en situation relativement délicate. Si Debout la France peut se targuer d’exister dans la durée, son président n’a guère créé de dynamique militante et pourrait faire les frais d’un « renouvellement » avec des têtes plus jeunes.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite

Le débat sur la constitutionalisation de l'IVG a profondément divisé les partis de droite, Rassemblement National et Républicains à l'Assemblée. Emmanuel Macron peut se réjouir: il a une fois de plus montré qu'il n'avait pas d'adversaire idéologiquement constitué; il a divisé les deux groupes d'opposition de droite; il a tendu un piège, qui a fonctionné, à Marine Le Pen. Cependant le résultat du vote montre qu'être de  droite, c'est précisément ne pas accepter, comme force politique, les diktats


CDS

CDS

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée

"Haro sur l'extrême-droite" est un spectacle qui est bien parti pour rattraper "La Cantatrice Chauve" de Ionesco jouée sans interruption à Paris, au théâtre de la Huchette depuis 1957. En l'occurrence, nous avons affaire à une (mauvaise) comédie politique, jouée sans interruption depuis  le 13 février 1984, jour où Jean-Marie Le Pen était l'invité de L'Heure de Vérité, la célèbre émission politique de l'époque.  Depuis lors, nous avons affaire à un feuilleton ininterrompu d'épisodes, dont l'anal


CDS

CDS

Trump II : l'imposture souverainiste et le triomphe de l'étatisme, par Elise Rochefort

Trump II : l'imposture souverainiste et le triomphe de l'étatisme, par Elise Rochefort

Lors de son investiture en janvier dernier, Donald Trump promettait à l'Amérique un "nouvel âge d'or". Il s'était vendu à l'électorat, et à une partie du monde fascinée par son discours, comme le champion du peuple contre les élites, le rempart souverainiste contre la dissolution mondialiste, et l'homme d'affaires pragmatique qui allait "assécher le marais" de Washington. Un Asselineau ou un Philippot américain au fond. Dix mois plus tard, le bilan est cinglant. L'Amérique est plongée dans


Rédaction

Rédaction

Meloni veut que le piège de la BCE se referme : l'heure de la grande confiscation

Meloni veut que le piège de la BCE se referme : l'heure de la grande confiscation

Le ministère italien des Affaires Etrangères Tajani a imploré la BCE de baisser ses taux directeurs pour favoriser les exportations italiennes, fragilisées par le protectionnisme de Trump. Mais la balance commerciale italienne est positive (contrairement à la France). Ne s'agit-il pas plutôt de diminuer le coût de la dette pour l'Etat italien, sur le dos des épargnants qui vont s'appauvrir ? Pour comprendre la crise systémique qui couve, il faut saisir l'interaction toxique entre trois pili


Rédaction

Rédaction

Bébéar, le parrain par qui le capitalisme à l'anglo-saxonne a combattu le capitalisme de connivence en France

Bébéar, le parrain par qui le capitalisme à l'anglo-saxonne a combattu le capitalisme de connivence en France

Le terme de « parrain », accolé par la presse et ses pairs à Claude Bébéar, n'est pas anodin. Il ne décrit pas un simple manager, aussi brillant soit-il, mais un détenteur d'autorité, un régulateur de l'ordre implicite, un arbitre des conflits du capitalisme français. Mais de quel capitalisme parle-t-on? Pour le comprendre, il faut saisir le moment de son avènement : l'après-Ambroise Roux. Le trône de la place de Paris est devenu vacant en avril 1999, au décès de Roux. Ce dernier incarnai


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Dans l’histoire, très peu de déficits budgétaires ont été réduits à coups de hausses d’impôts !
Photo by Dimitri Karastelev / Unsplash

Dans l’histoire, très peu de déficits budgétaires ont été réduits à coups de hausses d’impôts !

Croire qu’on peut réduire le déficit public en augmentant les impôts relève du réflexe maladif : seule la réduction de la dépense publique peut, dans la France de 2025, y parvenir. L'État moderne est en effet un pompier-pyromane: face à l'incendie structurel des finances publiques, le premier réflexe, pavlovien, de la caste au pouvoir est de brandir le spectre d’un impôt supplémentaire.Chaque nouveau déficit, chaque alerte de la Cour des Comptes, pourtant acquise à la doxa socialiste, est invar


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT