Le Frexit, première étape d’un retour à l’instinct vital français
Le Frexit est l’un de ces épouvantails que l’on peut comprendre. A l’abri d’un euro maintenu stable grâce à l’épargne allemande et à la qualité de sa signature, beaucoup de Français s’endorment sur leurs deux oreilles, convaincus que leur qualité de vie (comme le maintien de la note AA dont Bruno Le Maire s’attribue les mérites) tient à leurs performances. C’est l’effet retard de l’euro, qui dissimule aux Français le lien entre les politiques budgétaires et monétaires d’une part, l’appauvrissement lent, à bas bruit, du pays, d’autre part. D’une certaine façon, l’euro a constitué une morphine grâce à laquelle l’accélération de la décadence française est devenue douce pour beaucoup d’entre eux, et parfois tout simplement invisible. Pour conjurer notre déclin, le Frexit constituera un électrochoc salutaire sur la voie douloureuse et exigeante du retour à l’indépendance nationale. Ce sera dur, mais la préservation de notre instinct vital le commande.