Alors que la planète bruisse encore des miracles et des menaces de l’intelligence artificielle, i.e les LLM, une autre révolution se prépare — silencieuse, abstraite, et infiniment plus radicale : celle de l’informatique quantique.

Dans certains milieux dissidents, on prête à cette technologie une vertu quasi-messianique : le quantique viendrait mettre à bas les architectures de contrôle numérique, renverser la centralisation des données et rendre caduques les structures de surveillance globale. L’idée est séduisante — un peu comme si Prométhée reprenait le feu aux dieux — mais elle oublie une chose : la science ne libère pas, elle transforme. Et celui qui s’y prépare en profite.
Une révolution plus profonde que les LLM
Nos ordinateurs actuels reposent sur une arithmétique simple : celle du « 1 » et du « 0 ». Tout, du courriel au missile hypersonique, tient sur cette opposition binaire.
Mais l’univers, lui, n’est pas binaire. Les ordinateurs quantiques manipulent des états superposés, où une particule peut être à la fois « 1 » et « 0 », et où les relations d’ordre classiques n’ont plus cours. Autrement dit : la logique même de nos machines bascule.
Un processeur quantique ne raisonne pas en séquences, mais en possibilités simultanées. En théorie, sa puissance de calcul est quasi infinie : il pourrait résoudre en secondes ce qui prendrait des millénaires à un supercalculateur traditionnel.
Mais surtout, cette logique s’approche de celle du cerveau humain — floue, non linéaire, adaptative. Le jour où le quantique cessera d’être un jouet de laboratoire, il pourrait devenir la première intelligence numérique véritablement “humaine”.
Le paradoxe : plus de puissance… et plus de contrôle
Certains rêvent déjà que le quantique fasse s’effondrer le système. Ils imaginent la fin du cryptage, la ruine des banques et la désintégration des architectures totalitaires. Mais la réalité est plus subtile.
La cryptographie quantique, loin de détruire la sécurité numérique, en constitue peut-être le futur. Grâce aux lois mêmes de la physique, il deviendra possible de transmettre une clé inviolable, détectant instantanément toute tentative d’espionnage.
Autrement dit : le contrôle pourrait devenir parfait — ou au contraire, la confidentialité absolue. Tout dépend de qui tient la clé.