Le FMI vient d'alerter sur la banalisation du risque parmi les investisseurs qui souscrivent aux dettes souveraines. Plus aucun d'eux ne semble croire à des défauts des Etats émetteurs. En même temps, le FMI propage la vieille doctrine mondialiste du capitalisme de connivence.

Chaque année, le Fonds Monétaire International (FMI) nous gratifie de son grand oral, les « Perspectives de l'économie mondiale ». Et chaque année, on pourrait presque admirer la constance avec laquelle les grands prêtres de l'interventionnisme global documentent méticuleusement l'échec de leur propre religion. Le dernier rapport ne fait pas exception : le tableau est sombre, la croissance mondiale ralentit, et l'avenir est « en mutation » et aux « perspectives assombries ». Mais en lisant entre les lignes de ce jargon technocratique, on ne trouve pas une analyse, mais un aveu.

Le FMI identifie les coupables : le « protectionnisme », la « fragmentation », et « l'incertitude politique ». Ces mots ne sont que des euphémismes polis pour désigner l'agression étatique. Le protectionnisme, ce n'est pas une abstraction économique ; c'est l'usage de la force pour empêcher des individus consentants d'échanger librement par-delà des frontières imaginaires. L'incertitude qui paralyse l'investissement n'est pas une force de la nature ; elle est le fruit direct des caprices de politiciens et de régulateurs qui peuvent, du jour au lendemain, changer les règles du jeu par un décret ou un nouveau tarif. L'État n'est pas le remède à l'instabilité ; il en est la source première et la plus virulente.
Le rapport s'inquiète ensuite de la « soutenabilité des finances publiques » face à des politiques budgétaires trop "stimulantes". C'est l'équivalent de s'étonner de la marée montante. La gabegie fiscale n'est pas un accident, mais la conséquence inévitable d'un système où l'État peut dépenser sans compter, financé par la dette et la planche à billets de banques centrales prétendument « indépendantes ». L'inflation qui ronge l'épargne aux États-Unis et les bulles spéculatives qui menacent d'éclater ne sont pas des fatalités, mais le résultat prévisible de cette manipulation monétaire organisée.

Et quelles sont les solutions proposées par nos grands architectes ? Plus de la même chose, mais en mieux. Une « coopération multilatérale plus forte » pour mieux gérer le commerce, des politiques « crédibles et prévisibles » pour mieux planifier nos vies, et surtout, le maintien de « l'indépendance des banques centrales » pour que les responsables du désordre puissent continuer leur œuvre en toute quiétude. C'est demander aux pyromanes de rédiger les protocoles de sécurité incendie.
Ce rapport est, à son insu, un magnifique plaidoyer pour la liberté. Chaque problème qu'il soulève – du commerce entravé à la dette insoutenable – trouve sa racine dans la violation des principes fondamentaux de la propriété privée et de l'échange volontaire. La prospérité ne naîtra pas de plans plus intelligents ou de régulations mieux coordonnées. Elle émergera, comme toujours, de l'ordre spontané du marché libre, une fois que nous aurons eu le courage de démanteler l'appareil de coercition qui l'étouffe.
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