L’automobile carbure à la technique allemande pas à l’idéologie française

L’automobile carbure à la technique allemande pas à l’idéologie française


Partager cet article

Pour contrer l’agression chinoise qui vise à marginaliser et détruire l’industrie automobile européenne, les Allemands visent à rendre les moteurs thermiques concurrentiels en matière de respect de l’environnement. L’Etat en France mise sur l’idéologie et fait le jeu de la Chine.                                                                  

Porsche 911 au bord du lac de Wakatipu, Queenstown, Ile Sud, Zélande

Porsche, le célèbre fabricant de voitures de sport, s’est associé à Siemens Energy et à et la compagnie pétrolière chilienne ENAP, entre autres, pour développer au Chili une usine de production de carburant synthétique propre (e-carburants). L’objectif, atteignable, est de réduire les émissions polluantes des véhicules thermiques au niveau de celles véhicules électriques.

« Les émissions sont bien meilleures qu’avec un carburant actuel, avec moins de particules et moins de NOx produits », a déclaré Frank Walliser, vice-président des sports mécaniques et des voitures GT de Porsche. « Du point de vue du ‘puits à la roue’ – et vous devez tenir compte de cet impact – ce sera le même niveau de CO2 produit que dans la fabrication et l’utilisation d’un véhicule électrique. »

Ces e-carburants peuvent être utilisés dans des moteurs thermiques ou hybrides et sont compatibles avec le réseau de stations-service existant. Autrement dit, la stratégie du constructeur allemand, soutenu par son gouvernement, consiste à rendre les moteurs thermiques actuels concurrentiels avec les moteurs électriques en matière environnementale.

Une riposte stratégique à l’agression chinoise

Il faut comprendre une chose essentielle : le savoir-faire le plus stratégique, le plus différenciant des constructeurs automobiles occidentaux, et particulièrement allemands, est la conception et la production de moteurs thermiques. Les constructeurs automobiles chinois ont compris qu’ils ne pourraient refaire leur retard en la matière qu’au prix d’investissements énormes, dans la très longue durée.

Leur attaque concurrentielle a consisté à investir dans une technologie concurrente, la voiture électrique, et son cœur, la batterie, et à tenter de convaincre le monde entier que c’était la solution au dérèglement climatique.

On peut reprocher beaucoup de choses aux Chinois, mais pas d’être stupides. Car ce faisant, non seulement ils balaient l’avantage concurrentiel des européens en matière de moteurs, mais surtout, grâce à leur quasi-monopole sur les terres rares qui entrent dans la fabrication des batteries, ils visent à s’assurer la prééminence stratégique sur l’une des plus puissantes industries de la planète.

Carlos Tavares, Président de Stellantis, groupe issu de la fusion de PSA (Peugeot) et Fiat-Chrysler, a alerté solennellement le gouvernement français sur les dangers de la stratégie toute électrique qui aurait pour conséquence le déplacement de la chaine de valeur stratégique vers l’Asie. Autrement dit, perte massive de jobs, de ressources économiques et de prospérité.

Comme d’habitude en France, personne ne l’écoute. Nos dirigeants fonctionnaires et leurs alliés pastèques ne perdent jamais une occasion de détruire la fabrique de notre pays. Ils ont décidé que l’industrie était une nuisance et qu’il fallait s’en débarrasser, se faisant les alliés actifs de la stratégie chinoise visant à nous inféoder.

Les Allemands réfléchissent et travaillent

Si nous devons réduire la production de CO2 par les automobiles, faut-il pour autant détruire notre industrie, perdre nos savoir-faire, laisser partir des centaines de milliers d’emplois supplémentaires vers l’Asie, et à terme devenir leurs vassaux ?

Les savoir-faire automobiles européens sont les meilleurs du monde, la planète entière a investi des sommes astronomiques dans la constitution d’un réseau de production et d’approvisionnement en carburant. C’est un actif stratégique fabuleux.

Pendant qu’Emmanuel Macron annonce un plan de subventions à l’automobile destiné à promouvoir l’idéologie chinoise des véhicules électriques et ainsi détruire nos avantages concurrentiels, les Allemands, eux, vont utiliser leurs atouts technologiques pour apporter une réponse en matière environnementale qui soutiendra leur industrie.

Dit autrement, pendant que l’Etat en France fait dans la dernière idéologie chinoise à la mode, les Allemands réfléchissent et travaillent dans la durée.

Comme d’habitude.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

Ce 16 décembre 2025 restera sans doute gravé dans les annales de l'histoire européenne non pas comme le jour où l'Union a sauvé l'Ukraine, mais comme le moment précis où elle a décidé de sacrifier ce qui lui restait de principes fondateurs — la liberté d'expression, la sécurité juridique, et la souveraineté nationale — sur l'autel d'une guerre qu'elle ne peut plus gagner, mais qu'elle s'interdit de perdre. La machine bruxelloise, cette formidable créatrice de normes devenue une machine à broyer


Rédaction

Rédaction

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Le Premier Ministre belge, Bart de Wever, a déclaré lors d'une conférence universitaire, que non seulement la Russie ne perdrait pas la guerre, mais qu'il n'était pas souhaitable qu'elle la perde. Une vraie provocation vis-à-vis de l'OTAN. Sarcasme. Réalité. Et pas un seul kopeck de subvention. Ah, Bruxelles! Ses gaufres, son Manneken Pis, et ses bureaucrates non élus qui jouent au Monopoly avec votre compte en banque. C'est la saison des fêtes, et comme cadeau, la Commission Européenne a déci


CDS

CDS

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

Ce 16 décembre 2025, alors que le Sénat vient de rendre sa copie budgétaire, une vérité crue émerge du brouillard législatif : le gouvernement va devoir extorquer 9 milliards d'euros supplémentaires aux contribuables français (vous !) avant la Saint-Sylvestre. Pourquoi? Comment? Voici l'autopsie d'un mensonge d'État et d'une faillite annoncée. Tout commence, comme souvent, par une soumission. Vous vous demandiez si l'engagement d'un déficit à 5 % pour 2026 était réel? Il est bien pire que ce


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Et si, comme le dit désormais tout haut le FMI, le maillon faible du système financier était devenu… le marché des changes ? Vous savez, ce discret marché mondial où s’échangent pourtant chaque jour près de 10 000 Mds $ de devises et de produits dérivés sur devises, à l’instar du barbare swap cambiste, cet instrument qui permet notamment aux multinationales, ou aux plus petits exportateurs, de gérer le risque que la volatilité des changes fait courir à leur trésorerie placée en diverses monnaie


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT