La purge administrative de Musk va plonger l’économie US, alerte un économiste

Jesse Rothstein, ancien économiste en chef du Département du Travail sous Obama et professeur à l’Université de Californie à Berkeley, alerte sur un risque de « récession profonde » aux États-Unis, imputable aux mesures radicales d’Elon Musk, au sein du « Département de l’efficacité gouvernementale » (DOGE). Sur Bluesky, l’expert dénonce la purge administrative, avec les coupes massives dans les emplois publics et les contrats fédéraux orchestrées par le milliardaire, dont l’impact pourrait plonger l’économie dans une spirale infernale.

Un professeur d’économie et ancien économiste en chef du département du Travail des États-Unis avertit que les actions d’Elon Musk, dans son rôle de conseiller non élu à la Maison Blanche, pourraient plonger les États-Unis dans une récession majeure. Jesse Rothstein, de l’Université de Californie à Berkeley, a publié un message alarmant sur Bluesky, estimant qu’une crise économique semble « presque inévitable ».
Une spirale récessionniste inévitable ?
Dans ses analyses, Jesse Rothstein souligne l’« inévitabilité » d’une récession majeure. Le rapport sur l’emploi de mars 2024, attendu le 4 avril, devrait révéler des pertes d’emplois « plus importantes que jamais en dehors des crises de 2008 et 2020 ».
Cette hémorragie, combinée à une « incertitude paralysante » sur le marché privé, menace de déclencher un cercle vicieux :
chômage accru ➜ baisse des dépenses ➜ ralentissement économique ➜ nouvelles suppressions de postes.
« Cela va être très, très mauvais », insiste Rothstein.
Au centre de la tempête : le Département de l’efficacité du Gouvernement, une entité pilotée par Musk et critiquée pour son opacité. Selon l’économiste, le chaos généré par cette structure rend même incalculable le nombre exact de licenciements. « Le Bureau de la gestion du personnel ignore combien de travailleurs ont été remerciés », note-t-il, ajoutant que les universités et entreprises privées gèlent déjà leurs embauches en anticipation.Cette situation créera une incertitude économique majeure qui freine l’embauche dans le secteur privé, exacerbant encore la crise, selon le rapport.
Un avenir économique incertain
La dynamique est simple : une augmentation du chômage entraîne une baisse des dépenses de consommation, ce qui ralentit l’activité économique et empêche les entreprises d’embaucher. Pour Jesse Rothstein, ce cercle vicieux risque de s’auto-alimenter et d’entraîner une récession profonde.
L’étendue des suppressions d’emplois reste incertaine, notamment en raison du chaos administratif entourant le DOGE. Selon Rothstein, « même l’Office de la gestion du personnel des États-Unis ne sait pas exactement combien de travailleurs ont été licenciés ». De nombreuses institutions, comme les universités, anticipent déjà des gels d’embauche.
Elon Musk lui-même semble conscient des difficultés à venir. Lors d’un récent meeting de campagne aux côtés de Donald Trump, il a déclaré :
« Nous devons réduire les dépenses pour vivre selon nos moyens. Cela impliquera des difficultés temporaires, mais assurera la prospérité à long terme. »
Cependant, Rothstein prévient que les conséquences à court terme pourraient être catastrophiques.
« Ces coupes sacrifieront des services essentiels, mais Musk y voit un mal nécessaire pour la prospérité future »,
résume Rothstein.La suppression d’emplois publics, souvent qualifiés et sous-payés, réduirait la productivité de l’État. « Des routes mal entretenues, des parcs fermés, une alimentation moins sûre… Nous en paierons tous le prix », avertit Rothstein. Les pertes en compétences et en sécurité collective pourraient, à terme, appauvrir l’ensemble de la société.
Si Elon Musk présente ses réformes comme un remède nécessaire,« la chirurgie économique sera douloureuse, mais salvatrice. » Jesse Rothstein y voit un poison à effet retard , la vague de de licenciement et l’annulation de nombreux contrats fédéraux, pourraient bien précipiter les États-Unis dans une récession de grande ampleur.
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