Les ennuis arrivent toujours par où on ne les attend pas. Alors que le gouvernement est (à juste titre) focalisé sur la réforme des retraites, l’opposition est parvenue hier à créer une brèche dans le dispositif de la majorité en adoptant la proposition socialiste de loi sur la nationalisation d’EDF. Les députés Renaissance, lorsqu’ils ont compris qu’ils seraient battus, ont ostensiblement quitté l’hémicycle, laissant la voie libre à un vote qui crée un précédent tout à fait intéressant : l’Assemblée Nationale adopte un texte qui flirte avec les limites du droit communautaire (personne ne sait s’il y est vraiment contraire, mais tout le monde sent bien qu’il n’est pas loin de le contredire) et qui s’oppose au fameux projet « Hercule » de démantèlement d’EDF pour favoriser l’ouverture à la concurrence. Et soudain, ce sont des européistes eux-mêmes qui adoptent un texte à l’orthogonale avec le marché unique. Il est trop tôt pour dire s’il s’agit du début de quelque chose… mais c’est en tout cas un précédent où le Frexit devient plausible.
