Imaginez-vous, un dimanche après-midi d’automne, en train de jouer tranquillement au Monopoly en famille. Vous êtes en train de perdre. Alors, pour ne pas perdre la face, pour continuer à vous endetter comme ça n’est plus permis et tout rafler, pour couvrir d’hôtels, à crédit, la rue de la Paix et l’avenue des Champs-Elysées, vous décidez de changer les règles ! Oui, tout simplement !
Nous vous annoncions que si la France perdait son « AA » – ce qui est désormais le cas pour deux agences de notation, Fitch et S&P, la troisième, Moody’s, s’étant contentée de la placer en « AA perspective négative » – alors de deux choses l’une : ou bien les investisseurs institutionnels (banques, compagnies d’assurance, fonds de gestion) allaient être contraints de vendre leurs titres de dette française (on parle de « ventes forcées », ce qui occasionne d’importants coûts de transaction, en plus de réduire la diversification géographique des fonds), pour ne garder en portefeuille que des obligations dites « IG » (Investment grade, soit des « AAA » et des « AA ») ; ou bien – mais n’y croyions guère, candides que nous sommes – la réglementation allait devoir évoluer.
