La Chambre Régionale des Comptes vient de consacrer un rapport particulièrement instructif à la situation financière de la Ville de Paris. Récit d'un naufrage sous le commandement d'Anne Hidalgo, à la tête de l'une des villes les plus riches du monde, qui emploie 145 planqués dans son cabinet...

Le récent rapport de la Chambre régionale des comptes sur les finances de la Ville de Paris n'est pas une révélation, mais un diagnostic. Il expose, avec la froide précision des chiffres, les conséquences inévitables d'une idéologie qui considère le citoyen comme une ressource inépuisable et l'État comme la solution à tout. La situation financière dégradée de Paris n'est pas un accident de gestion ; c'est l'aboutissement logique de décennies d'interventionnisme, de dépenses clientélistes et de mépris pour le contribuable. Ce document est la preuve que nulle prospérité ne peut résister à l'appétit insatiable d'un appareil bureaucratique en expansion.
L'anatomie de cette crise est une tragédie en trois actes, prévisible pour quiconque comprend les principes économiques les plus élémentaires. Premièrement, la soif inextinguible de dépenses. Entre 2021 et 2024, les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 13,0 %, dépassant largement la croissance des recettes (11,6 %). Pour nourrir cette machine, l'administration a eu recours à la confiscation pure et simple en augmentant les taux d'imposition de près de 52 % en 2023. Le résultat ? Ce surcroît de recettes a été immédiatement « effacé » par la poursuite de la gabegie. L'épargne brute s'est effondrée, passant de 760 millions d'euros en 2023 à seulement 268,7 millions en 2024, un niveau jugé «structurellement insuffisant».
Deuxièmement, la conséquence directe de cette imprudence : l'asservissement par la dette. Ne pouvant plus financer ses ambitions par ses propres moyens, la Ville s'est tournée massivement vers l'emprunt. L'encours total de la dette atteint désormais 9,3 milliards d'euros. Plus effrayant encore, la capacité de désendettement a explosé à plus de 32 ans, soit près de trois fois le seuil d'alerte prudentiel de 12 ans. Cela signifie qu'un enfant né aujourd'hui à Paris passera la majeure partie de sa vie active à rembourser les choix irresponsables d'une administration qu'il n'a jamais élue. C'est une hypothèque sur la liberté des générations futures, une forme de taxation sans représentation.

Enfin, la cause profonde de ce désastre : la bureaucratie hypertrophiée et auto-satisfaite. Le rapport met en lumière un exemple particulièrement révoltant. Grâce à un statut dérogatoire unique en France, le cabinet de la maire et de ses adjoints emploie 145 collaborateurs. Si Paris était soumise au droit commun, ce chiffre serait plafonné à 45. Ce sureffectif de plus de 222 % n'est pas une erreur, c'est un système. C'est la manifestation d'une classe politique qui se place au-dessus des lois qui s'appliquent aux autres, finançant son propre confort et son pouvoir avec l'argent confisqué aux Parisiens.
Face à ce constat, les solutions proposées par les étatistes seront toujours les mêmes : plus d'impôts, plus de dette, plus de contrôle. C'est-à-dire, plus de poison pour soigner le malade. La seule voie de salut est une rupture radicale. Elle exige une cure de liberté : des coupes drastiques dans les dépenses, un moratoire sur toute nouvelle dette, la privatisation des services non essentiels et, surtout, le retour à un gouvernement strictement limité à ses fonctions régaliennes. Paris est à la croisée des chemins : soit elle continue sur la voie de la servitude fiscale et du déclin, soit elle redécouvre que la prospérité ne naît pas des décrets municipaux, mais de la liberté des individus.
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