John Bolton, un faucon controversé de la politique étrangère américaine, a été inculpé…

John Bolton, un faucon controversé de la politique étrangère américaine, a été inculpé…


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John BOLTON, né le 20 novembre 1948 à Baltimore, Maryland, incarne le visage le plus agressif et controversé de la diplomatie américaine. Avocat de formation, cet ultra-conservateur a gravi les échelons des administrations républicaines en prônant une politique étrangère musclée, souvent au mépris des normes internationales et des conséquences humaines. Ses positions hawkish – bellicistes – l'ont propulsé dans des rôles clés, mais elles ont aussi révélé des zones d'ombres profondes : manipulations, fuites d'informations sensibles, et une inclinaison de conflits qui a coûté cher aux États-Unis et au monde.

John Bolton en tant qu’ambassadeur à l’ONU, lors d’une conférence de presse, dans les années 2010.

Son inculpation récente, annoncée le 17 octobre 2025 par le Département de la Justice, pour 18 chefs d'accusation sous la loi sur l'espionnage (EspionageAct de 1917), n'est que le dernier scandale d'une carrière marquée par l'opportunisme.

 BOLTON, qui a plaidé non coupable devant un tribunal fédéral du Maryland, risque jusqu'à 180 ans de prison théoriques pour avoir transmis et retenu illégalement des informations de défense nationale (NDI). Ces accusations, basées sur une enquête du FBI et confirmées par le communiqué officiel du DOJ, soulèvent des questions sur son intégrité : comment un homme qui prônait la dureté contre les fuites (appelant à l'exécution ( !) d'Assange, Snowden et Manning sous la même loi) a-t-il pu commettre de telles négligences ? Selon la procureure générale Pamela Bondi:

« Il y a un seul niveau de justice pour tous les Américains. Quiconque abuse d’une position de pouvoir et met en péril notre sécurité nationale sera tenu responsable. Personne n’est au-dessus de la loi. »

Les débuts : de Baltimore à Yale, les racines d'un pragmatisme cynique

Fils d'un pompier et d'une femme au foyer, John BOLTON grandit dans un quartier ouvrier de Baltimore. Boursier au prestigieux McDonoghSchool, il s'engage tôt en politique en soutenant la campagne de Barry Goldwater en 1964. À Yale, où il obtient un bachelorsumma cum laude en 1970 et un doctorat en droit en 1974, il développe ses idées conservatrices, partageant des cours avec Clarence THOMAS, futur juge à la Cour suprême.

Pendant la guerre du Vietnam, BOLTON évite le combat en s'enrôlant dans la Garde nationale du Maryland, expliquant plus tard :

« Je n'avais aucun désir de mourir dans une rizière asiatique du Sud-Est. »

Cette décision pragmatique – certains diraient opportuniste – reflète son approche de la politique étrangère : théoriquement belliciste, mais personnellement évitant les risques. Après ses études, Bolton entame une carrière d'avocat chez Covington &Burling, tout en s'impliquant dans des « think tanks » conservateurs comme l'American Enterprise Institute.

L'Ascension dans les administrations républicaines : un rôle clé dans les controverses

BOLTON entre au gouvernement sous Reagan en 1981, comme conseiller juridique au Département d'État, puis grimpe les échelons. Sous George H.W. Bush, il est sous-secrétaire d'État aux affaires internationales. Mais c'est sous George W. Bush qu'il se distingue comme sous-secrétaire d'État au contrôle des armements (2001-2005), où il pousse agressivement pour l'invasion de l'Irak en 2003.

BOLTONamplifie des allégations fausses sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein et ses liens avec Al-Qaïda, contribuant à une guerre qui a causé des centaines de milliers de morts et déstabilisé le Moyen-Orient. Certains essayistes  comme Noam CHOMSKY l'accusent d'avoir manipulé des renseignements pour justifier l'intervention, révélant une zone d'ombre : un mépris pour la vérité quand elle entrave ses agendas idéologiques.

Nommé ambassadeur des États-Unis à l'ONU en 2005 (par un « recessappointment », évitant un Sénat hostile), Bolton méprise ouvertement l'institution, déclarant :

« Il n'y a pas de Nations Unies. Il y a une communauté internationale qui peut occasionnellement être menée par la seule vraie puissance qui reste dans le monde, et c'est les États-Unis. ».
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