Israël-Gaza: le gaz, le véritable contexte de la guerre ? par Andreï Sokolov

Dans son livre paru en 1993, puis réédité, « Pétrole, une guerre d’un siècle. L’ordre mondial anglo-américain » William Engdahl décrit les moyens extrêmes que les Anglo-Américains ont mis en œuvre – et sont encore prêts à le faire – pour conserver une suprématie née en 1815 et renforcée au prix des deux Guerres mondiales. « Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations », disait Henry Kissinger. Ce qui vaut pour l’« or noir » vaut désormais également pour l’ « or bleu ». Considéré auparavant comme un hydrocarbure de seconde zone, le gaz naturel est devenu – avec les sanctions contre la Russie – une source d’énergie fortement recherchée. Et grâce aux avancées technologiques récentes, son exploitation offshore, en eaux profondes, promet une très bonne rentabilité. La découverte il y a quelques années de gigantesques réserves de gaz naturel en Méditerranée orientale a aiguisé l’appétit des pays riverains : Chypre, Turquie, Syrie, Liban, Israël, Égypte, Libye. Ce qui a ravivé les tensions géopolitiques autour de la délimitation des frontières maritimes. Or, si l’on prend en compte l’existence d’importants gisements d’or bleu cachés dans la zone économique de la bande de Gaza, peut-être découvririons-nous une autre cause du conflit entre Israël et le Hamas.
