Elon Musk redessine un futur où le travail humain deviendrait un choix, comme cultiver son propre potager « juste pour le plaisir ». L’avenir, selon lui, appartiendrait aux robots, à l’IA générative et à une économie où l’argent lui-même deviendrait superflu. Mais derrière cette vision futuriste, se joue un bouleversement économique majeur : la montée en puissance de technologies qui pourraient remplacer un quart des emplois dans le monde. Et, comme toujours, la question centrale demeure : qui profite vraiment de cette révolution ?

Lors du Forum d’investissement américano-saoudien qui s’est tenu à Washington, Elon Musk a déclaré que d’ici 10 à 20 ans, le travail deviendra une autre activité de loisir. Il sera optionnel. Selon le milliardaire, cette prédiction est possible grâce à la progression rapide de l’Intelligence artificielle (IA) et de la robotique. Mais ce que Musk voit comme un avenir brillant est perçu comme un cauchemar pour beaucoup d’autres gens.
Une prédiction digne d’une science-fiction
Pendant le Forum d’investissement Etats-Unis-Arabie Saoudite qui s’est à Washington, Elon Musk a révélé sa prédiction pour le monde de travail dans les 10 et 20 prochaines années.
« Je prévois que le travail deviendra facultatif. Ce sera comme faire du sport ou jouer à un jeu vidéo »
a-t-il déclaré. Autrement dit, avoir un emploi ne sera plus une nécessité absolue, et ce, grâce à l’IA et à la robotique.
Le magnat de la technologie a parlé d’un avenir où les travailleurs seront remplacés par des millions de robots dotés d’une capacité de productivité optimale. Dans ce futur imaginé par Musk, « l’argent finira par perdre toute importance ». Il pense que les robots vont générer des flots de richesses grâce à leur efficacité et leur grande productivité. L’homme, dont la fortune s’élève à environ 470 milliards de dollars, s’est inspiré des romans de science-fiction Culture d’Iain M.Blanks. Dans ce livre, l’auteur embarque les lecteurs dans un monde habité d’êtres dotés d’une intelligence artificielle surpuissante et où les emplois traditionnels et l’argent n’existent plus.
Pour rappel, Elon Musk a déjà parlé d’un « revenu élevé universel » lors de la conférence Viva Technology 2024. C’est un versement régulier et inconditionnel à chaque individu, effectué par l’Etat. Le milliardaire n’a pas donné des détails sur le fonctionnement de ce nouveau système. Lors de cette conférence de 2024, il a ajouté qu’il « n’y aurait aucune pénurie de biens ou de services ».

Les gagnants et les perdants de la révolution IA
Si l’IA génère des richesses colossales, celles-ci sont captées par une minorité. Les « Sept Magnifiques » – ces géants technologiques – voient leurs profits exploser, tandis que les travailleurs subissent une précarisation accrue.
La substitution homme-machine s'étend désormais aux métiers qualifiés, remettant en question la valeur même de l'expertise humaine face à des algorithmes de plus en plus performants.
L'IA, en abaissant le coût marginal de certaines tâches intellectuelles, risque de dévaloriser le travail humain plutôt que de l'enrichir, transformant le travailleur, selon la métaphore de Musk, en simple « producteur de légumes métaphoriques » se livrant à un effort optionnel et laborieux.

Santé, justice, armée, éducation, administration… L’État accélère l’intégration de l’IA partout où cela promet des économies. Mais cette automatisation généralisée ressemble moins à un progrès qu’à une machine à rationaliser le service public au détriment de l’humain.
L'avènement de l'IA pose une question existentielle pour l'humanité, comme l'a reconnu Musk lui-même : si les machines peuvent tout faire mieux, quel est le sens de la vie humaine ? Pour le libertarien, la réponse n'est pas l'oisiveté subventionnée, mais la recherche de sens dans la liberté. Le travail, même non économique, est une source de relations significatives et d'épanouissement personnel.
L'enjeu n'est pas de combattre l'automatisation – qui est une expression du progrès – mais de s'assurer qu'elle serve à maximiser la souveraineté individuelle, en minimisant la mainmise de l'État et des oligopoles sur les fruits de cette nouvelle productivité.


