Great Reset : la Commission européenne, meilleur élève du capitalisme de surveillance ?

Great Reset : la Commission européenne, meilleur élève du capitalisme de surveillance ?


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La Commission européenne présidée par l’Allemande Ursula Von der Leyen n’a guère démontré sa capacité à agir en faveur de la protection des peuples placés sous sa coupe. Le naufrage de la vaccination dans les pays de l’Union le prouve. En revanche, elle se montre beaucoup plus efficace et pro-active dès lors qu’il s’agit de mettre en oeuvre le capitalisme de surveillance, par exemple avec le passeport sanitaire et la reconnaissance faciale à la volée. Tout le monde n’est pourtant pas d’accord au sein de l’Union Européenne pour cette mise des populations sous une surveillance 100% compatible avec le Great Reset.

https://youtu.be/zxmcecChZkg

La Commission européenne est-elle la meilleure élève du capitalisme de surveillance tel qu’il se dessine avec l’émergence de Google ? Plusieurs éléments laissent penser qu’Ursula von der Leyen et ses aides de camp ne manquent pas une occasion de puiser dans le Great Reset de Klaus Schwab les éléments d’inspiration nécessaires à leur politique. En voici quelques illustrations.

Commission Européenne et passeport sanitaire

Premier élément, survenu très tôt dans la gestion du COVID : la mise en place d’un passeport sanitaire qui permettra de regrouper les données de santé des Européens lors de leurs déplacements. Bien entendu, ce passeport est réputé respecter des normes de confidentialité qui laissent perplexes : dans la pratique, elles consisteront à limiter la centralisation aux États dont les ressortissants ont la nationalité. Les douaniers des autres États pourront les consulter ponctuellement au moment du passage des frontières.

Petit problème : nul ne sait combien de temps ces données seront archivées, et le projet de la Commission semble bien de maintenir ce système de passeport au-delà de la pandémie.

Voilà une belle mesure directement tirée du Great Reset : le fichage des mouvements de population pour des raisons sanitaires, mais de façon constante. Ou comment faire croire au citoyen lambda que le fichage se justifie pour sa protection, alors qu’il s’agit simplement de faire accepter sa surveillance permanente sous de faux prétextes.

Commission Européenne et reconnaissance faciale à la volée

Mais le détournement de la protection au service du fichage généralisé ne s’arrête pas au somme toute timide passeport sanitaire supposé entrer en vigueur dès cette année dans l’espace de l’Union. Il intègre aussi un projet « d’encadrement » de l’intelligence artificielle qui ouvre de vastes perspectives, là encore en faisant mine de « protéger » les citoyens de l’Union.

Ce projet de règlement prévoit la possibilité de recourir, pour les pouvoirs publics, à la reconnaissance faciale à la volée, c’est-à-dire en temps réel. Autrement dit, il sera loisible aux gouvernements d’installer des caméras sur leur sol et d’identifier chaque mouvement de la population en parfaite violation de la vie privée. Voilà une disposition qui protège !

Là encore, nous retrouvons la pensée du Great Reset, qui propose un « flicage » généralisé des populations, pour des raisons sanitaires, bien entendu. C’est le triomphe de ce qu’on appelle le capitalisme de surveillance, abrité derrière des motifs de protection des populations.

Rébellion dans les services de la Commission

Ce suivisme de la Commission envers le capitalisme de surveillance en mode Davos est loin de faire l’unanimité au sein même des services de la Commission. Ainsi, le Comité européen pour la protection des données (CEPD), instance créée par le règlement général sur la protection des données, a-t-il publié cette semaine un communiqué de presse réclamant l’interdiction de la reconnaissance faciale en temps réel.

Le CEPD continuera de plaider en faveur d’une approche plus stricte de la reconnaissance automatisée dans les espaces publics des caractéristiques humaines – telles que les visages, mais aussi la démarche, les empreintes digitales, l’ADN, la voix, les frappes et autres signaux biométriques ou comportementaux – qu’ils soient utilisés dans une publicité ou dans un contexte administratif, ou à des fins d’application de la loi. Une approche plus stricte est nécessaire étant donné que l’identification biométrique à distance, où l’IA peut contribuer à des développements sans précédent, présente des risques extrêmement élevés d’intrusion profonde et non démocratique dans la vie privée des individus.

Voilà qui méritait d’être dit. Reste à savoir si cette opposition interne (mais autorisée) aux dispositions liberticides prises ou prévues par la Commission suffira à faire obstacle à l’adoption des technologies Great Reset compatibles qui pourraient faire étrangement ressembler notre monde à celui de 1984 et de Big Brother.


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Rédaction

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