Géopolitique du Pape François: paradoxes et contradictions d’un plaidoyer pour le « dialogue des civilisations »

A première vue, il peut être curieux de poser la question de la « géopolitique » d’un Souverain Pontife. D’une part, parce que l’Eglise a d’abord une mission spirituelle. Ensuite, parce que le Pape est l’héritier de deux mille ans d’histoire et que la géopolitique qu’il défend est d’abord celle de l’Eglise. Avec François s’ajoute une série de complexités: Argentin, Jésuite, il n’a cessé de déconcerter en onze ans de pontificat. Au jour le jour, les analystes ont relevé des contradictions. Par exemple, comment le même homme peut-il, d’un côté insister autant sur les bonnes relations avec la Russie et, d’autre part, marquer des distances avec un Viktor Orban dont les conceptions diplomatiques ne sont pas très éloignées des siennes? Si l’on creuse, on trouve la clé: le maître mot du pontificat est « dialogue des civilisations ». Ce qui a conduit François, paradoxalement, à se faire des illusions sur des initiatives mondialistes. Et à battre froid des chrétiens qui recherchent la paix comme lui. Cependant, au total, les guerres d’Ukraine et de Palestine font apparaître une cohérence indéniable dans la vision défendue tout au long du pontificat.
