En 2026, fini le découvert : Bruxelles veut mettre les Français sous tutelle bancaire
Photo by Marek Studzinski / Unsplash

En 2026, fini le découvert : Bruxelles veut mettre les Français sous tutelle bancaire


Partager cet article

Dès novembre 2026, les découverts bancaires au-delà de 200 euros seront traités comme des crédits à la consommation. Derrière l’apparente protection du consommateur, cette directive européenne risque surtout d’exclure les plus modestes du système bancaire traditionnel.

La nouvelle est tombée, discrète, mais ses implications sont importantes: dès novembre 2026, l'accès au découvert bancaire au-delà de 200 euros sera traité comme un crédit à la consommation. Il s’agit d’une directive européenne intégrée dans la législation nationale française via l’ordonnance de septembre 2025. Elle va durcir les règles du découvert bancaire automatique. A compter du 20 novembre 2026, il sera considéré comme un crédit à la consommation. Cette directive européenne, visant officiellement à "protéger", risque surtout d'exclure 22% des Français du système, transformant une commodité budgétaire en formalité bureaucratique.

Le découvert automatique sans formalités, c’est fini !

Sous couvert de protéger les ménages contre le surendettement, Bruxelles impose une nouvelle couche de réglementation financière.

Mais quel changement va apporter cette réforme ? Jusqu’à présent, le découvert bancaire automatique est traité comme un crédit spécial, accordé avec de simples formalités et renouvelable tacitement.

Mais à partir du 20 novembre 2026, toute autorisation de découvert supérieure à 200 euros sera soumise aux mêmes règles qu’un crédit à la consommation : vérification de solvabilité, dossier complet, taux d’intérêt explicité, et possibilité de refus par la banque.

La banque sera obligée d’entamer un processus de vérification après le dépôt du dossier. Autrement dit, elle évaluera la situation financière du client avant de lui accorder un découvert supérieur à 200 euros.

A la fin du processus, le client recevra un document clair et complet indiquant le coût réel du découvert, le taux d’intérêt appliqué ou le TAEG ainsi que les conditions de remboursement. Notons que cette règle n’est pas rétroactive. Elle ne concerne pas les découverts déjà existants.

La justification officielle est louable : mieux "protéger les consommateurs" et lutter contre le surendettement. Pourtant, vue sous l'angle de la liberté individuelle et de l'analyse économique libérale, cette mesure européenne transposée en droit français par une ordonnance de septembre 2025 s'apparente à une intrusion étatique de plus dans la gestion quotidienne et intime des finances personnelles.

Les classes populaires premières victimes de la réforme

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon un sondage CSA Research pour lesfurets.com 22 % des Français vivent à découvert chaque mois ou presque. Pour eux, ce n’est pas un luxe, mais un outil de survie financière. Ce sont majoritairement des familles modestes, des travailleurs précaires, des jeunes actifs qui bouclent leurs fins de mois en jonglant entre dépenses fixes et imprévus.

Or, ce sont précisément ces foyers qui risquent d’être exclus du découvert, car leur solvabilité ne résistera pas à l’examen administratif imposé.
Les ménages aisés, eux, continueront d’avoir accès à ces facilités bancaires sans difficulté.

Résultat : une fracture bancaire se profile. Ceux qui se verront refuser l'accès au découvert traditionnel seront mécaniquement renvoyés vers des "solutions alternatives souvent plus onéreuses" : microcrédit, plateformes de financement participatif ou organismes spécialisés.

L'intention "protectrice" de l'Union européenne se mue en un cynique mécanisme d'exclusion bancaire, créant de nouvelles niches pour des acteurs financiers moins régulés et potentiellement plus coûteux.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Amis de la liberté : cessez d'être les idiots utiles du système, faites sécession !

Amis de la liberté : cessez d'être les idiots utiles du système, faites sécession !

La démocratie parlementaire se meurt dans le jeu des partis. Mais sommes-nous impuissants face à ce naufrage ? Et sommes-nous vraiment condamnés à attendre les prochaines élections ? Soyons lucides. La France n’est pas une démocratie libérale ; c’est un Moloch administratif, une machine à broyer l’individu sous le poids de la norme, de la taxe et de la morale collective. Depuis des décennies, les libertariens français s’épuisent dans un combat politique qui ressemble à une farce tragique. I


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Doctolib: le “macronisme sanitaire”condamné pour abus de position dominante

Doctolib: le “macronisme sanitaire”condamné pour abus de position dominante

Sanctionné pour abus de position dominante, Doctolib voit enfin sa toute-puissance mise à nu. Derrière la success story encensée par Macron pendant la crise sanitaire, se cachait une machine à enfermer les praticiens, les patients et la concurrence. L'Autorité de la concurrence vient d'infliger une amende salée à Doctolib, le géant de la prise de rendez-vous médical. Cette sanction pour abus de position dominante révèle des pratiques d'exclusivité et d'acquisitions prédatrices choquantes. Plus


Rédaction

Rédaction

Les retraites de la RATP coûteront près d'un milliard aux contribuables en 2026, par Veerle Daens

Les retraites de la RATP coûteront près d'un milliard aux contribuables en 2026, par Veerle Daens

Le chiffre est sec, la trajectoire implacable. Selon les projections officielles du Projet de Loi de Finances, la subvention d'équilibre versée par l'État pour combler le déficit du régime de retraite de la RATP (CRPRATP) atteindra 902 millions d'euros en 2026. La question n'est plus de savoir si le mur du milliard sera franchi, mais quand : la barre des 981 millions d'euros est déjà attendue pour 2027. Cette dérive n'est pas un accident conjoncturel. C'est la conséquence d'un système struct


CDS

CDS

Immigration: l'État policier de Trump fait des ravages

Immigration: l'État policier de Trump fait des ravages

Alors qu'un juge fédéral dénonce les conditions « dégoûtantes » du centre de détention de Broadview, les descentes musclées de l'agence ICE (police de l'immigration) terrorisent les quartiers latinos de Chicago. Derrière la promesse de « sécurité », une machine répressive broie des vies et fracture des communautés. Le 30 octobre, une plainte d’urgence dénonçant les conditions de détention au centre Broadview de l’ICE (Service de l’immigration et des douanes) a été déposée.  Les plaignants ac


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany