C’est parce que notre portefeuille Barbell inclut 2,5% de cryptos, placées en bitcoin à 70% et détenues en direct, que nous devons sonner l’alerte contre les stratégies de hedging (couverture) qui refleurissent chaque fois que les actifs numériques piquent du nez, comme ce fut le cas en novembre.
A l’heure où le Luxembourg annonce placer en bitcoin (principalement en ETF) 1% de son Fonds souverain intergénérationnel et la Banque centrale de Tchéquie ajouter des cryptos à son bilan, nous aurions aimé saluer le lancement d'une Bitcoin Treasury Company par le fondateur de Ledger, entreprise française de portefeuilles physiques de crypto-monnaies (hard wallets), comme une innovation audacieuse. Mais nous préférons ne pas être dupes : sous couvert de se « protéger de l'inflation et de la dévaluation des monnaies fiat », ce nouveau type d'entreprise pourrait n’être, en réalité, que le cheval de Troie d’une mauvaise spéculation. Le concept est simple, presque infantile : lever des fonds, acheter massivement du bitcoin et le laisser gonfler au bilan.
L'objectif affiché ? Faire grimper la valeur de l'entreprise .
L'objectif réel ? La transformer en un produit dérivé du bitcoin, mais dans une version encore plus volatile.
MicroStrategy : l'exemple d'une folie amplifiée
Regardez l'exemple de MicroStrategy, l'une des premières sur ce créneau, cotée au NASDAQ. En détenant, mi-novembre 2025, l'équivalent de plus de 77 Mds $ de bitcoin (soit tout de même 3,2% de l’encours), son cours est devenu fortement corrélé à celui de la reine des cryptos. Avec une telle dépendance, la construction d'une stratégie de croissance durable devientchimérique. Pire : cotée en bourse (voir graphique), MicroStrategy n'est plus qu'un jouet pour les investisseurs du monde entier.L'action est devenue une manière indirecte de parier sur le bitcoin, pour le meilleur (comme d’avril à juillet 2025) et pour le pire (depuis…).