Confinement : Macron recule face aux risques d’insurrection

Confinement : Macron recule face aux risques d’insurrection

Finalement, Macron a fait preuve de sagesse. Face aux risques grandissants d'une insurrection contre le confinement, le pouvoir a reculé... et annoncé un simple nouveau "tour de vis", notamment sur les ouvertures de grands centres commerciaux. Mais les "petits" magasins restent ouverts et la circulation reste globalement libre en dehors des heures de couvre-feu. Cette demi-mesure montre bien que les premiers signes insurrectionnels annoncés pour le 1er février ont porté leurs fruits.

Face au confinement, Macron a finalement choisi de ne pas écouter les sirènes de la médecine qui appelaient à une mesure massive et « dure ». Alors que tout le monde s’attendait à une prise de parole présidentielle dimanche soir pour une entrée en vigueur dans la semaine (c’est en tout cas ce qui ressortait des discussions de Castex avec ses différents interlocuteurs la semaine dernière), le conseil de défense tenu vendredi soir a fait machine arrière. Le Président, bien inspiré, a fait un superbe refus d’obstacle.

Une situation sanitaire moins catastrophique que prévu

Plusieurs indices sanitaires sont venus infléchir la décision. D’une part, le nombre de personnes en réanimation tend à se stabiliser autour des 3.100 depuis le 26 janvier. Le nombre de « réanimés », qu’il faut prendre avec des pincettes, est toujours en hausse, mais très légère, et nous sommes très loin du tsunami annoncé par certains médecins. D’autre part, les eaux usées à Paris indiquent une amélioration progressive de la situation (mais une dégradation dans le Sud).

La crainte de l’insurrection a été la plus forte

Face à ces éléments encourageants, même s’ils sont encore ténus, le Président a bien senti que le confinement ne passerait pas comme une lettre à la poste. Les signaux d’un refus massif du confinement se sont multipliés cette semaine, avec l’émergence, sur les réseaux sociaux, de groupes prônant la désobéissance civile. Face à cette mayonnaise qui commençait à prendre, Macron a donc choisi de faire machine arrière, déléguant dès vendredi soir le débonnaire Castex pour annoncer des mesurettes (comme la fermeture des grands centres commerciaux non-alimentaires).

Dans le match élites contre peuple, le peuple vient de marquer un très beau but.

Les appels à la désobéissance vont-ils cesser ?

Reste à savoir si cette reculade suffira à calmer les esprits qui ont beaucoup bouillonné. Ce 1er février, plusieurs restaurants avaient annoncé leur réouverture, avant même qu’un nouveau confinement soit annoncé. Ce mouvement prospèrera-t-il ? prendra-t-il de l’ampleur ? Nul ne le sait encore.

Mais plusieurs indices sont là. Ce week-end, la place de la République s’est transformée en boîte de nuit géante à l’occasion d’une manifestation. Le peuple peine à obéir désormais, et l’on sent bien la lassitude face aux restrictions de liberté.

Cet indicateur épidémique-là aura besoin d’être étudié.