Poutine remet en cause les énergies renouvelables en Europe

Poutine remet en cause les énergies renouvelables en Europe

Le débat sur la bonne combinaisons de sources d'énergie est en train d'évoluer à grande vitesse aux dépens d'une domination des énergies renouvelables. Le nucléaire, le gaz naturel mais plus généralement la question du prix de l'énergie reviennent au centre du débat.

Avec le coup d’oeil stratégique qui le caractérise, Vladimir Poutine a posé sans diplomatie la question du rôle de l’idéologie verte, dominante au sein de l’UE, dans le renchérissement des prix de l’énergie. 

Selon Euractiv, le président russe a expliqué qu’il souhaitait rappeler certaines notions qui pourraient sembler évidentes et banales, « mais que plusieurs responsables ont récemment choisi d’oublier ou de taire, remplaçant l’analyse de la situation par des slogans politiques creux ».

Il a constaté que  la part des sources d’énergie renouvelables dans le bilan énergétique européen a explosé, ce qui, à première vue, apparaît comme « une bonne chose ». Mais, a-t-il ajouté, ce secteur est connu pour sa production d’électricité irrégulière.  Du fait des aléas météorologiques, la production d’électricité « renouvelable » n’est tout simplement pas assez importante pour couvrir la demande. Et le président russe, d’ajouter: « C’est exactement ce qui s’est passé cette année, lorsque, en raison d’une baisse de la production des parcs éoliens, il y a eu une pénurie d’électricité sur le marché européen. Les prix se sont envolés, ce qui a déclenché une flambée des prix du gaz naturel sur le marché », avant d’inciter l’UE à revoir sa politique. 

Le départ d'Angela Merkel coïncide avec un affaiblissement des positions intransigeantes

En fait, Vladimir Poutine intervient – et pousse les intérêts gaziers russes – à un moment où les rapports de force sont en train de changer. Alors qu’Angela Merkel quittera la Chancellerie d’ici quelques semaines, les Verts allemands et européens perdent celle qui était, paradoxalement, leur meilleure alliée. Pour entamer les négociations de coalition ren vue de la formation d’un nouveau gouvernement à Berlin, le SPD pousse à ce qu’on inclue le gaz dans la « taxonomie » de la transition énergétique européenne.  Parallèlement, comme nous l’avons rapporté lundi, la France a réuni autour d’elle neuf autres pays pour aussi inclure le nucléaire dans la stratégie énergétique de l’Union Européenne. 

Dans le grand marchandage qui caractérise le fonctionnement de l’Union Européenne, les cartes sont en train d’être rebattues. Bien entendu le président russe influence discrètement les affaires allemandes en sa faveur. Mais tout ceci se passe alors que les Etats-Unis sont affaiblis par l’arrivée de Joe Biden au pouvoir. Le président Trump avait mis son veto à l’achèvement de Nordstream2; Joe Biden – ou plutôt le Deep State qui gouverne en tirant les ficelles d’un président sénile – est composé d’entités qui ne se coordonnent pas spontanément et qui n’ont pas eu l’unité de conception pour empêcher l’accord final entre l’Allemagne et la Russie sur le sujet du gazoduc de la Mer Baltique. Bien entendu, substituer une dépendance vis-à-vis de la Russie à un veto américain ne serait pas satisfaisant. C’est en cela qu’une relance du nucléaire français est vitale si l’on veut construire une indépendance énergétique européenne. Les Européens sauront-ils saisir leur chance?