Cinq ans après la « pandémie » de Covid : retour sur un tournant mondial

Cinq ans après la « pandémie » de Covid : retour sur un tournant mondial

Il y a exactement 5 ans, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie en Chine s’intensifiait et pourrait devenir une « pandémie ». Quelques semaines auparavant, le patron de l’agence de santé des Nations Unies, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déjà lancé une alerte sur la gravité de la situation. Mais il a fallu qu’il prononce le mot « pandémie » pour que les différents pays du monde se mobilisent. Même si la trame narrative du Covid est morte, l’OMS qui souhaite au plus vite élargir ses prérogatives à « l’échelle mondiale »  avec l’approche « une seule santé », une ébauche de traité sur les pandémies, et la réforme du Règlement sanitaire international (RSI), elle continue à maintenir un discours de la peur, sur une prochaine pandémie.

Il y a cinq ans, le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifiait officiellement le Covid-19 de pandémie. Un terme qui a brutalement réveillé les consciences, transformant une crise sanitaire en catastrophe globale. Retour sur un moment charnière, ses répercussions et les défis qui persistent.

L’appel à la « pandémie » de l’OMS

Dès le 30 janvier 2020, l’OMS avait déclaré une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), alertant sur la gravité du virus. Pourtant, le mot « pandémie » était soigneusement évité, et les États ont largement ignoré l’alerte. En cinq semaines, le nombre de cas hors Chine fut multiplié par 13, touchant 114 pays et causant 4 291 décès.

Il y a cinq ans, le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le 9 mars, lors d’une conférence de presse, le patron de l’OMS a déclaré que «  la menace d’une pandémie est devenue très réelle ». Il a fait l’annonce officielle le 11 mars à 17 heures (16 heures, heure irlandaise), lors d’une conférence de presse qui a duré 59 minutes dans la salle basse du Centre d’opérations sanitaires stratégiques (SHOC) du siège de l’OMS à Genève.  a pris parole pour déclarer le début de la pandémie du Covid-19 , il avait déclaré: « Nous sommes profondément préoccupés par les niveaux alarmants d’inaction ».

Ce jour-là, l’agence onusienne franchissait un cap sémantique, espérant secouer les gouvernements. « Le mot « pandémie » a changé la donne », confiait un observateur à l’AFP. Effectivement, des pays comme l’Irlande, dirigée par Leo Varadkar, annonçaient dès le 12 mars la fermeture des écoles et un confinement strict. « C’est un territoire inexploré », reconnaissait Varadkar, symbole d’une prise de conscience soudaine et mondiale.

Les journalistes n’ont cessé de poser des questions. Mais le monde n’a pas pris conscience de la catastrophe qui le menaçait qu’en entendant le mot « pandémie » de la bouche du patron de l’agence de santé des Nations Unies.

Le directeur des urgences sanitaires de l’agence, Michael Ryan, et la responsable technique du programme des urgences sanitaires, Maria Van Kerkhove, étaient présents au SHOC ce jour -là. Le Dr Tedros, avec un air sérieux et inquiet, a déclaré que le nombre de cas d’infection au Covid-19 en dehors de la Chine avait augmenté de 13 fois au cours des deux dernières semaines. Il a ajouté que le SRAS-CoV-2 circulait désormais dans 114 pays du monde et qu’il a fait 4.291 décès.

Le patron de l’OMS a aussi déclaré que  des milliers d’individus étaient encore hospitalisés et d’autres se trouvaient dans un état critique. Le système de santé était sous pression et même paralysé. A l’époque, le Dr Tedros a déploré la propagation rapide du virus et « les niveaux alarmants d’inaction ».

Lejournaliste indépendant basé à Genève, John Zarocostas a assisté à la conférence de presse du 12 mars 2020. Il a déclaré à l’AFP que « le mot pandémie a changé la donne ». L’entendre de la bouche du Dr Tedros était un énorme choc pour les pays. « J’avais le sentiment qu’ils (l’OMS) devaient le faire parce qu’ils n’obtenaient pas la réaction attendue des Etats membres » a-t-il ajouté.

Les grands gagnants de la crise du COVID

Cinq ans plus tard, l’OMS tente de tirer les enseignements de ces erreurs. En décembre 2021, les États membres ont entamé la rédaction d’un accord international sur les pandémies, visant à standardiser les réponses sanitaires.

Tedros Adhanom Ghebreyesus ne cesse de marteler l’urgence de se préparer à la « maladie X », un pathogène inconnu mais potentiellement plus mortel que le Covid-19. « La prochaine pandémie sera encore plus meurtrière. La question n’est pas de savoir si elle arrivera, mais quand », insiste-t-il.

Mais en réalité, avec le COVID, on a pu voir que c’était surtout une occasion pour enrichir les  partenaires du WEF dont Pfizer, Moderna, AstraZeneca ou Johnson&Johnson.Les vaccins à ARNm sont produits rapidement et à moindre coût. Dans le contexte des systèmes de santé gravement atteints dans de nombreux États européens, les groupes pharmaceutiques vendront – avec ou sans pandémie – leurs produits comme une panacée.

Il devient de plus en plus évident que les pandémies sont extrêmement lucratives pour ceux qui se présentent comme « sauveurs » – en particulier les laboratoires pharmaceutiques, les producteurs de tests et de vaccins, ainsi que les cabinets de conseil et les sociétés de services informatiques spécialisés dans le comptage et la surveillance. Cependant, il est moins évident que notre perception de ce qu’est une « pandémie » ne repose pas sur des données scientifiques.