Chômage en hausse, immigration en baisse : comment la politique de Trump étrangle l’économie US
Le marché du travail américain s’essouffle malgré les discours triomphants de Trump. Derrière les slogans, chômage et fragilité structurelle se creusent.

Le mythe d'une économie florissante sous la présidence de Donald Trump est-il un leurre? Les créations d'emplois, si souvent glorifiées, ont été grossièrement surévaluées par le Bureau of Labor Statistics (BLS). Ce dernier a pourtant corrigé ses estimations, révélant que près d'un million d'emplois prétendument créés entre avril 2024 et mars 2025 n'ont en fait jamais existé.
Un marché en stagnation
La méfiance et l'incertitude planent sur les entreprises américaines. 911 000 créations d’emplois annoncées… envolées après révisions.Loin de l'élan promis par les politiques de l'administration, les entreprises ont réduit leurs embauches. L'enquête JOLTS (Job Openings and Labor Turnover Survey) du BLS confirme cette tendance : les offres d'emploi sont à leur plus bas niveau en dix mois.
Pour la première fois depuis la crise sanitaire, le nombre de postes disponibles est inférieur au nombre de chômeurs. Un signal clair que la demande de travail s'effrite, paralysée par un climat économique incertain. Le « miracle Trump » repose davantage sur la communication que sur des dynamiques réelles de croissance.
L'effondrement des offres d'emploi (JOLTS) n'a rien de surprenant. Les entreprises font face à un déluge de mauvaises politiques :

- Guerres commerciales : les droits de douane sont une taxe sur les consommateurs et les supply chains, réduisant les marges et les capacités d'investissement.
- Instabilité réglementaire : l'impulsivité présidentielle crée un environnement où planifier est impossible. L'attentisme n'est pas une stratégie, c'est une survie.
- Les créations nettes d’emplois sont tombées à 75 000 par mois, en dessous du seuil nécessaire pour stabiliser le chômage (86 000).
L'offre de travail en contraction
La politique anti-immigration rigide de l'administration Trump a des conséquences directes et désastreuses sur le marché du travail. Le taux de croissance de la population active a été divisé par deux, passant de 1 % à 0,5 %.
La raison principale ? Une baisse drastique de l'immigration. Plus de 800 000 travailleurs immigrés ont quitté le pays depuis août 2024.
- Ce déclin a particulièrement touché des secteurs vitaux comme la construction et l'hôtellerie.
- La pénurie de main-d'œuvre qui en résulte a étouffé la croissance de l'emploi dans ces domaines.
- L'administration a sacrifié l'offre de travail pour des gains politiques, affaiblissant l'économie.
Interventionnisme de la Fed : un pansement sur une fracture
Face à ce marché du travail vacillant, la Fed a décidé d'assouplir sa politique monétaire. En baissant les taux d'intérêt, elle espère relancer l'activité. Mais c'est une approche risquée et insuffisante. L'intervention monétaire ne peut pas corriger les distorsions structurelles créées par les politiques gouvernementales, notamment le protectionnisme.
Les hausses de droits de douane, un pilier de la politique de Trump, soutiennent déjà l'inflation. L'assouplissement de la Fed, loin de résoudre le problème, pourrait simplement attiser le feu de l'inflation, pénalisant davantage les consommateurs et la vraie productivité.
L'administration Trump, en cédant au protectionnisme et au contrôle, a stérilisé la vitalité du marché du travail américain.Le ralentissement du marché du travail est un avertissement clair : l'économie prospère lorsque la liberté règne, pas lorsque la main du gouvernement dirige.
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