Ces absconses mesures anti-COVID qui vont tuer le commerce parisien

Ces absconses mesures anti-COVID qui vont tuer le commerce parisien


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À Paris, les mesures anti-COVID prises par le Préfet de Police sont d’une telle complexité et d’une telle inconstance (elles sont prises pour 15 jours) qu’on voit mal qui pourrait les comprendre… et les appliquer correctement. Pour le petit commerce, elles sonnent comme un arrêt de mort. En voici le détail tel qu’il est donné par l’arrête préfectoral. Un monument de la littérature bureaucratique.

Il faut absolument lire l’arrêté préfectoral qui entre en vigueur ce mardi matin à Paris, regroupant les mesures anti-COVID. Nous offrons un paquet de lessive à ceux qui le comprennent…

Les mesures anti-COVID, une liste à la Prévert

Alors que les commerçants parisiens ont le nez dans le guidon, occupés à essayer de sauver un peu de chiffre d’affaires, à payer leur loyer commercial, à faire face à des traites, il leur faudra prendre plusieurs heures supplémentaires pour (tenter de) comprendre les droits et les limites qui pèsent sur eux dorénavant au titre des mesures anti-COVID.

Dans un long arrêté aux considérants indigestes, le Préfet de Police a listé, établissement recevant du public par établissement recevant du public les règles à suivre pour… les 15 prochains jours. On avale son Aspirine et on se prépare au même exercice dans les 15 jours.

On découvre donc que les bars doivent fermer, sauf s’ils livrent à domicile ou s’ils font de la vente à emporter, mais pas les restaurants. Les salles de danse ferment. Les salles des fêtes aussi, sauf si elles reçoivent des groupes scolaires, des sportifs de haut niveau, des concours, des examens, et des distributions de repas pour les sans-abri.

Allez comprendre !

Les salons, les lieux d’exposition, les foires-exposition doivent fermer. Les centres commerciaux, en revanche, restent ouverts à condition de disposer de 4m2 par client.

Par ailleurs, à 22 heures, extinction des feux et interdiction des rassemblements de plus de 1.000 personnes, sauf les manifestations de la CGT.

Quelle est la rationalité de cette règle générale d’interdiction assortie de dizaines d’exception ? Personne ne le sait, probablement.

Un cahier de rappel devra être mis en place à l’entrée des restaurants et conditionnera l’accèsà  l’établissement. Les  clients laisseront leurs  coordonnées dans  le  cahier de  rappel et  lerestaurateur mettra ce  cahier à  la  disposition de  l’Agence Régionale de  Santé ou  del’assurance maladie en cas de déclenchement d’un contact-tracing. Dans tous les cas, cesdonnées seront détruites après un délai de 14 jours.   

Instruction d'Olivier Véran, ministre de la Santé

Les mesures de Véran sont pires

Mais au chapitre de l’obscurité bureaucratique, les instructions signées par Olivier Véran concernant la conduite à tenir dans les restaurants remportent sans doute la palme. Nous les publions ci-dessous.

Comme on le voit, la France met en place des cahiers de rappels où les clients devront mentionner leur identité. Superbe violation du droit à la vie privée au nom de notre santé et de notre protection. L’instruction du ministre va jusqu’à préciser où doit se faire la paiement, quelles affiches doivent préciser l’organisation du restaurant.

Tout ceci peut changer encore dans 15 jours !

Bravo pour cet empilement bureaucratique où les règles sont si nombreuses et si compliquées que, dans les huit jours, nous pouvons nous attendre à une revendication de recruter mille ou deux mille fonctionnaires nouveaux pour surveiller leur application.

Si les commerçants parisiens ajoutent ces règles à l’épaisse couche d’interdits de circulations posée par Anne Hidalgo et ses amis écologistes, et à la disparition quasi-totale des touristes étrangers, on peut considérer que le Préfet de Police vient de leur donner un superbe coup de grâce.

Encore un effort, et Paris perdra tout son rayonnement mondial, si elle ne l’a pas déjà perdu.


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