Ce matin, une maman s’est réveillée avec son fils à la morgue, tué par un policier à Nanterre

Elle a reçu un coup de téléphone. Un préposé lui a froidement (il a fait comme il a pu, personne ne lui a appris) donné rendez-vous à la morgue, pour reconnaître le corps de son fils, 17 ans. Affolée, perdue, sa vie venait de basculer, rien ne l’y avait préparée, elle n’y a pas cru, dans sa tête, elle a prié Dieu et tous les saints pour que ce soit une erreur, un immense malentendu, un raté dans l’aiguillage de l’histoire. Elle a tenu comme elle a pu jusqu’à la porte. Elle ne comprenait pas tout ce qu’on lui disait. Les visages étaient fermés. Elle se souvenait comme si c’était hier de cette petite tête qui était sortie de son ventre, de cette chaleur insoupçonnable (elle n’imaginait pas que cela pouvait exister, alors) ressentie lorsque la sage-femme a posé le petit Naël sur son corps… et d’un coup, quand le drap s’est soulevé, la chaleur s’est envolée. Elle a pleuré. Elle a crié. Elle n’y a pas cru. Elle n’y croit toujours pas. Ce n’est pas possible. C’était un autre, dans une autre vie. Son petit Naël ne peut pas être parti. Mais ce matin, elle s’est éveillée en guettant le souffle de son sommeil, en attendant les premiers bruits du matin. Mais elle n’a entendu aucun souffle, aucun bruit. Ce matin, elle est seule. Pour toujours.
