Capitalisme français: la grenouille Kessler a-t-elle voulu se faire plus grosse que le boeuf?


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Denis Kessler, PDG emblématique du réassureur Scor, est aujourd’hui en position difficile. Après avoir brutalement repoussé une offre de rachat de son partenaire COVEA (qu’il traîne devant les tribunaux), il fait l’objet d’une attaque en règle du fonds militant CI-AM. La concentration des pouvoirs entre ses mains, ainsi que sa rémunération, sont au centre des débats. Cette situation inhabituelle dans le capitalisme français est-elle une réponse du berger à la bergère?

Denis Kessler, ancien vice-président du MEDEF devenu PDG du réassureur SCOR, se pensait intouchable. Quand l’un des actionnaires minoritaires de la SCOR a proposé un rachat de l’entreprise, Denis Kessler a rapidement et violemment écarté l’hypothèse d’un revers de la main.

Manifestement, cette réaction ne l’a pas mis à l’abri des soucis. Par l’opération du Saint-Esprit, le fonds CI-AM, qui détient 1% du capital de la Scor, a déposé quelques motions désagréables pour la prochaine assemblée générale (26 avril).

En prévision de l’assemblée générale de Scor prévue le 26 avril, Ciam, qui détient près de 1% du capital du réassureur, a déposé une résolution appelant les actionnaires à démettre Denis Kessler de son mandat d’administrateur en raison d’une concentration excessive des pouvoirs.

Le fonds, qui reproche à Scor d’avoir rejeté l’an dernier une offre de rachat de l’assureur mutualiste Covéa, veut ainsi écarter Denis Kessler de la présidence du groupe de réassurance tout en souhaitant son maintien au poste de directeur général.

Gloups! on dirait que Denis Kessler a des ennemis chevillés au corps.

Si sa destitution n’a pas fait l’unanimité parmi les agences en conseil de vote, sa rémunération excessive est au cœur des oppositions. Le renouvellement d’Augustin de Romanet (président d’Aéroports de Paris) comme administrateur de référence, devrait également faire débat.

Si Covéa semble avoir perdu la partie, la vengeance est un plat qui se mange froid. Reste à savoir si Denis Kessler n’aurait pas intérêt à trouver un président qui serait compatible avec lui, pour couper l’herbe sous le pied de ses détracteurs.


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