Après X, un réseau social majeur qui a redéfini le débat public, Elon Musk s'engage dans une nouvelle croisade. Avec Grokipedia, il œuvre pour un espace de la connaissance plus libre, décentralisé, et même intergalactique.

Depuis qu’il a repris X (ex-Twitter), Elon Musk se donne une mission : rouvrir l’espace public confisqué par les plateformes centralisées et leurs gardiens du récit. Aujourd’hui, avec Grokipedia , future “Encyclopédie Galactica” , il ambitionne de briser un autre monopole : celui du savoir. Là où Wikipédia s’est progressivement transformée en outil idéologique contrôlé par des clans militants, Grokipedia se veut un référentiel de connaissances réellement ouvert, durable et impossible à censurer.
La nouvelle ambition d’Elon Musk
En octobre, Elon Musk a lancé son encyclopédie en ligne baptisée Grokipedia. Au cours d’une conversation avec Ron Baron, l’homme le plus riche du monde a annoncé que ce n’est pas une simple copie de Wikipedia. Il l’a décrit comme une « bibliothèque d’Alexandrie des temps modernes ».
Musk a déclaré que « la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie par les flammes fut une immense tragédie ». Il compte bien préserver le savoir qu’elle contenait, « le graver littéralement dans la pierre, dans une sorte de micro-police de pierre, et le diffuser largement » et ce n’est pas de simples mots.
En effet, le PDG de Tesla veut faire en sorte que les prochaines générations puissent continuer à utiliser Grokipedia. Ils y « consulteront les enseignements » et « poursuivront leur développement à partir de là ». Musk compte envoyer des exemplaires de Grokipedia « sur la Lune, sur Mars et jusque dans l’espace lointain ».

Cette dimension galactique peut sembler fantasque, mais elle suit une logique libertarienne : déplacer le savoir hors de la portée des États, des guerres, et des censures centralisées.
Ce projet, qu’il prévoit de rebaptiser « Encyclopédie Galactica » en hommage à Isaac Asimov, vise à créer un référentiel open source de toute la connaissance humaine, accessible à tous et pour toujours .

Un marché des idées contrôlé par xAI
Musk, avec X et maintenant Grokipedia offre une alternative concurrentielle. En visant la permanence et l'universalité—littéralement en envoyant des copies sur la Lune et Mars—il conteste l'idée que la connaissance humaine puisse être contenue ou contrôlée par un pouvoir unique et terrestre.
Bien que le site ait connu quelques problèmes techniques initiaux (une panne Cloudflare) et semble encore en phase de croissance (avec seulement 885 279 articles listés au lancement), l'intention est claire : déverrouiller l'accès au savoir.

Si sur le papier, l'initiative semble s'inscrire dans une pure tradition libertarienne : un savoir libéré des institutions, ouvert et décentralisé. Musk présente cela comme une œuvre de préservation, une garantie contre les défaillances des civilisations.
Pour autant, la réalité opérationnelle de Grokipedia contredit en partie cette ambition de liberté totale. Le modèle est entièrement verrouillé par la technologie de son entreprise, xAI. Les articles sont générés et « vérifiés » par Grok, sans possibilité pour le public de les éditer directement, seulement de suggérer des corrections . Il s’agit d’une connaissance descendante, contrôlée par un algorithme propriétaire, et non d’une construction collective et horizontale.



